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28.5.03
Dieu et le cdh
La femme est l’égale de l’homme, surtout en veulerie et en connerie. La preuve définitive nous est donnée par Jowelle Milquet. Je ne sais pas ce que le PSC (Parti Social-Chrétien, pour mes lecteurs français) avait fait au Seigneur, mais ce qui est certain, c’est qu’Il n’a pas apprécié. La Démocratie Chrétienne (traduction française : les socialistes de bénitier, aile gauche du PSC) avait déjà purgé le parti de ses indésirables durant les années '70 et '80, mais qui eût cru qu’il se déferait de son étiquette (à défaut d’identité) chrétienne ? Tenaient-ils tant que cela à emmerder les derniers pensionnés ardennais qui, la rage au cœur, votaient encore pour un parti « catho de gauche » qui les méprise cordialement ? Et d'ailleurs, su-per le nouveau nom ! « CDH », Centre Démocrate Humaniste ! Comment faire savoir plus clairement encore qu’on n’a rien à dire ? Autant s’autobaptiser, que sais-je moi, MLI (Marais Lobotomisé Inimaginatif) ou PIC (Pas d’Idées mais Cool). Comme le faisait remarquer mon p’tit pote Aristophane, on est en plein vide intersidéral.
A part ça, not’ Jowelle, c’est pas une rigolote. Je tiens de bonne source – on n’est pas issu impunément du bercail catholique - que c’est une autoritaire qui ne supporte pas la contradiction (d’où son obsession avec les « dissidents ridicules » du CDF – Chrétiens Démocrates Francophones) doublée d’une brouillonne invétérée. Pour couronner le tout, elle est vipère en diable, comme en témoigne l'interview paru dans LLB du 21 mai dernier. Not' Jowelle y attaque vicieusement ses coreligionnaires, pardon, co-humanistes Fournaux et Dallemagne, qui ont sans doute le tort de pouvoir lui faire de l’ombre. Elle s’offre même le ridicule de prétendre que l'ex-Ministre de l'Intérieur Duquesne a refusé « pour des raisons politiques » de faire figurer l’ancien sigle à côté du nouveau sur les bulletins de vote, histoire, j’imagine, de démocratiquement tromper une fois de plus quelques petits vieux sur la qualité de la marchandise. La preuve est faite que le glorieux parti catholique de mes ancêtres, qui, malgré tous ses défauts, avait quand même des couilles au cul et de la gueule, est désormais entre les mains de faquins. RIP.
Enfin, la dernière, c’est la proposition de nos valeureux démocrates humanistes d’instaurer un seuil d’éligibilité de 5% à la Région Bruxelloise, « pour contrer les partis extrémistes ». Ca permet en effet de couillonner le FN et le PCP (divertissant parti islamiste créé par des belges convertis), mais pas le Vlaams Blok, donc déjà, on peut se poser des questions rayon efficacité. Mais l’intérêt de cette démocratique suppression de représentation politique est évidemment tout autre ! Les résultats des « dissidents ridicules » du CDF se situent en effet très opportunément sous le seuil fatidique. Rhâââââââââ, comme c’est beau la démocratie ! J'en ai le centre tout humaniste !
Mes loulous, si ce truc-là passe, je me promets déjà de voter pour une des trois victimes probables. Mais vous savez ce qui me ferait réellement rigoler ? C’est que ce soient ce parti de merde et sa poufiasse de présidente qui se fassent botter le cul grâce à leur mesure démocratique. Cà ce serait une preuve de l’existence de Dieu !
posted by melodius 28.5.03
23.5.03
pauvre france !
Une fois de plus, des syndicats dont l’esprit revendicateur et les méthodes musclées n’ont d’égales que leur faible représentativité ont pris la France en otage.
J’imagine que c’est rapport à ma belgitude – on est tous un peu simples ici, savez ! – mais je ne parviens pas à comprendre comment une majorité de Français peuvent approuver que l’on couillonne de la sorte les usagers des transports en commun et les étudiants, d’autant que les joyeux protestataires manifestent, bloquent, et font généralement chier le peuple afin de sauvegarder des privilèges du secteur public voués à disparaître, faute de fric pour les payer. Lequel fric, il faut tout de même le souligner, vient d'ailleurs tout droit des poches du privé, patrons et employés confondus. J’imagine que ce blocage mental est un legs de la révolution de 1789 et de la révolteke ’68. Bon, je sais, ça date un peu, mais qu’attendre d’un peuple qui a continué à compter en anciens francs durant des années après leur disparition ?
Le fin mot de l’histoire, c’est évidemment ce grand classique de la vie politique française : quand la gauche perd les élections - et
Dieu sait que la défaite fut cuisante ! - le troisième tour a lieu en rue, sous les applaudissements des pigeons. Peu importe que l’actuel gouvernement a fait campagne sur la réforme des retraites, qu’il ait consulté urbi et orbi et que les joyeux manifestants s’opposent donc en réalité à la volonté populaire démocratiquement exprimée. En France, Môssieur, il n’y a que la gauche qui saurait s’exprimer démocratiquement, tout le reste n’est que diableries ultra-libérales à forte et nauséabonde odeur anglo-saxonne, voire fasciste. Et dire que d’aucuns voudraient que nous nous rattachions à cela…
posted by melodius 23.5.03
15.5.03
introducing... alceste !
En guest star spéciale, mon grand ami Alceste. Espérons qu'il saute lui aussi le pas et se décide (il hésite) à faire un blog, pour le plaisir des petits et des grands.
Une fois encore, ça n‘a pas raté. L’Etat a réclamé mon assistance pour présider un bureau de vote et, depuis maintenant trois semaines, je ne compte plus les heures perdues avec cette plaisanterie.
Bon, déjà, ce genre de mission est sacrée pour la plupart, mais reste un comble pour le libertarien que je suis. Que je doive prêter mon concours à cette farce, c’est un peu comme si on forçait un végétarien à manger une côte à l’os crue.
Mais soit ; d’abord, j’y suis contraint par la force, et puis, ça convainc le vulgus qu’il a son mot à dire, et c’est bien puisqu’il paraît qu’autrement, il descendrait dans la rue (j’avais l’impression qu’il y était déjà).
Reste qu’on se demande pourquoi c’est toujours aux mêmes qu’on s’adresse pour la corvée, dans notre eldorado social, j’entends ce pays merveilleux qui regorge de chômeurs et d’inutiles en tous genres, pour qui c’est tous les jours dimanche, et qui pourraient fort bien s’acquitter de cette tâche. Ce ne serait, somme toute, pour eux, qu’une modeste contrepartie donnée au système qui leur permet de vivre sans rien produire.
Notez que j’ai quand même essayé d’y échapper. Fort de l’expérience des années précédentes (déjà coincé plusieurs fois), j’ai fait le mort pendant un bon mois. Sachant que le délégué du Juge de paix s’amuse à venir le dimanche (un entraînement, j’imagine), je n’ai plus ouvert ma porte à partir de la mi-mars. A personne. Mais bon, ces types-là sont rusés et ils m’ont retrouvé : au bureau. J’ai été pris par surprise, quoi. Au bout du compte, cet emmurement volontaire a été inutile, mes amis sont fâchés (ils pensent que c’est à eux que je n’ai pas ouvert), et les témoins de Jehovah, imperturbables, font comme si de rien n’était et sonnent encore.
Depuis, donc, je tente de constituer un bureau comme on me l’a bien appris : 8 assesseurs, un secrétaire et un secrétaire adjoint, dont un spécialiste en informatique au moins (comme si on va pouvoir ouvrir la machine et la réparer nous mêmes si elle tombe en panne dimanche ! Vous imaginez le tableau : le président, le sous-secrétaire et trois assesseurs assis par terre, tournevis et marteau à la main, autour des la carcasse démembrée d’une machine à voter, sous l’œil halluciné d’un témoin du parti socialiste).
J’ai assisté à la réunion d’information (une soirée complète perdue ; si j’avais la télé, j’aurais raté le film) organisée par ma commune, pour m’apprendre à distinguer la disquette rouge de la disquette blanche, à faire la distinction entre la machine du président (celle où il est écrit : président) et celles qui servent à voter (qui sont dans les isoloirs), et à repérer l’urne (écrit dessus : urne).Ah ! j’allais oublier : je sais aussi, maintenant, qu’un crayon électronique n’est pas un vrai crayon (c’est pour ça qu’il n’a pas de mine rouge). Pendant une soirée entière, arrosée à l’eau gazeuse et au jus d’orange (pas de vin), un gentil fonctionnaire nous a lu le mode d’emploi qu’on avait déjà reçu (ouf, me voilà rassuré : je sais lire).
J’ai convoqué les assesseurs dont j’avais préalablement reçu la liste. Je reçois quotidiennement, depuis, leurs réponses, généralement négatives. Ils ne voient pas pourquoi on a besoin d’eux, vu qu’ils travaillent déjà toute la semaine. Comme si, moi, je glandais joyeusement et que je tirais au hasard dans le bottin ceux que j’allais emmerder. Ils m’adressent des certificats médicaux qui attestent que dans trois semaines, ils seront malades. Etc.
C’est votre devoir de citoyens, les gars !
Et, sauf ceux d‘entre vous qui sont indépendants, vous profitez tous du système.
Bande de merdeux.
Dimanche, je serai sur place à 7 heures du matin (je dois). Il me manquera la moitié des assesseurs (au bas mot). Quand le bureau devra ouvrir (il doit), il y aura déjà une file de pensionnés en train de râler à cause du retard (les mêmes qu’on retrouve au GB le samedi matin, à faire chier ceux qui n’ont que le samedi pour faire leurs courses). Je devrai me saisir d’eux, et les réquisitionner (je peux). Ils refuseront (ils ne peuvent pas mais ils le feront quand même). Et nous attendrons tous que des volontaires se présentent pour compléter le bureau (il y en aura quand même). On commencera les opérations de vote à 9 heures, donc en retard. Ca durera jusqu’à 15 heures (puisque depuis que le vote est électronique, et donc par définition plus rapide, il faut plus de temps.)
Quand ce sera fini, je remplirai le procès-verbal, ce qui me prendra entre une et deux heures, parce que l’électronique c’est bien, mais les papiers c’est encore mieux. Il faut que les calculs tombent juste entre le nombre d’électeurs inscrits, le nombre de ceux qui auront voté, de ceux qui n’auront pas voté, le nombre de ceux qui auront voulu voter mais qui n’y seront pas parvenus. Il y a des ordinateurs, mais ils ne comptent pas encore eux-mêmes.
Ensuite, je prendrai ma voiture et, avec mon essence que j’ai achetée moi-même avec mes sous, j’irai porter les précieuses disquettes là où on m’a dit de les porter.
Et je serai tranquille jusqu’aux prochaines élections.
Et tout ça pour quoi ? N’entendrai-je plus Elio ou Gros Louis à la radio ? Laurette arrêtera-t-elle de sévir ? Queuu non ! Les élections, c’est comme le jeu du morpion. On connaît le résultat à l’avance : en Wallonie, par exemple, les socialistes vaincront, puisque la majorité des électeurs est constituée d’allocataires sociaux de tous ordres qui, même si leur Q.I. moyen avoisine celui d’une moule, ont quand même compris qu’il fallait jouer la sécurité, en votant pour le parti qui leur promet que, dans le pire des cas, leurs avantages seront maintenus. La seule incertitude, au fond, c’est le score d’Ecolo, puisqu’on ne sait pas très bien si, dans l’esprit de l’électorat d’il y a quatre ans, leur participation au pouvoir les a transformés en martyrs, ou a apporté la preuve de leur incompétence crasse (personnellement, je penche pour la seconde alternative, mais quand on devra fabriquer l’électricité en pédalant, tout le monde aura oublié le moustachu qui ne sait pas faire la différence entre une centrale nucléaire et une bombe atomique). Quant aux chrétiens – pardon les démocrates humanistes -, ils ont une chance de revenir si Joelle Milquet arrête d’intervenir dans les débats radio ou télé.
Tout ça est tellement convenu, que les partis se sont déjà partagé les ministères (Laurette-la-nuisible à la justice, par exemple). Le premier ministre sera flamand, sous peine de révolution, et vous savez quoi ? je parie que ce sera le même que maintenant.
Il y a d’autres partis, bien sûr, mais comme on leur interdit de se faire connaître (pas de télé, pas de radio), ils n’ont évidemment aucune chance de faire des voix. Savez-vous que le règlement de la RTBF qui détermine les conditions à remplir pour pouvoir passer à l’antenne, et le temps d’antenne, est établi par la RTBF elle-même, laquelle est dirigée par des représentants des partis en place ? Si vous créez aujourd’hui un nouveau parti, vous aurez le droit de faire passer à l’antenne un spot d’environ trois secondes et demie, et à condition que vous ayez fait des voix il y a quatre ans !
Mais tout ça, somme toute, n’est qu’un léger contretemps dans la vie de nos dirigeants, qui s’empresseront, une fois la plaisanterie terminée, de retourner à leurs petites affaires pour faire voter des lois qu’aucun citoyen n’a jamais voulues et qui réduiront encore un peu sa liberté.
Donc, tout ça est une vaste blague.
Une dictature de droite opprime le peuple pour le profit de quelques-uns. Tôt ou tard, le peuple se révolte ou les Américains interviennent. C’est pour ça que les dictatures de droite ne sont pas un système viable. La dictature de gauche, elle, est plus vicieuse : elle opprime une minorité – ceux qui produisent de la richesse – au profit d’une majorité – les autres – afin de permettre à ceux qui gouvernent – une troisième partie - de s’enrichir tranquillement sur le dos de tout le monde. Pour satisfaire ceux du premier camp qui commenceraient à comprendre comment ça marche, on envoie de temps en temps un socialiste en prison. Le peuple (deuxième partie) est content (c’est le vieux coup du pain et des jeux), la première partie (les opprimés) n’est pas d’accord mais tout le monde s’en fout, et elle n’a pas le temps de descendre dans la rue (elle doit produire de la richesse, souvenez-vous) ; et de toute façon, la majorité lui casserait la gueule.
Voilà.
Et l’on se retrouve à vivre dans un pays où celui qui travaille (il y en a de moins en moins) paye de plus en plus pour nourrir ceux qui ne travaillent pas (il y en a de plus en plus), et doit se soumettre au diktat d’une bande de profiteurs bien-pensants qui ne savent pas prononcer trois phrases sans utiliser le mot social ou le mot humanisme (l’humanisme, c’est le truc imparable qui permet de justifier toutes les aberrations, en se basant sur la constatation de ce que personne n’ose dire que l’humain est fondamentalement mauvais et profiteur – mais je reviendrai là-dessus un autre jour. Je ne suis pas un humaniste).
Je suis dégoûté. Mais comme je viens de déverser une partie – infime – de mon fiel, je me sens un peu mieux. Espérons que ça durera jusqu’à dimanche. A défaut de pouvoir lutter efficacement (il paraît que je ne peux pas accompagner les petits vieux dans l’isoloir pour leur tenir le crayon électronique), je pourrai au moins me foutre (intérieurement : le président doit rester neutre) de tous ces rats qui viendront user de leur voix et qui repartiront, heureux du devoir accompli (racaille, va !) One man, one vote. Ca me rappelle l’armée et les rations one-one (one man, one day) : langue de boeuf sauce madère un jour ; sauce madère langue de bœuf le lendemain, et ainsi de suite, le soldat étant convaincu d’avoir un menu varié.
Alceste
posted by melodius 15.5.03
immigration 3
Dénoncer les causes, c’est bien joli, qu’en est-il des solutions ?
Des solutions-miracle, gentil lecteur, hors l’anarcho-capitalisme, je n’en ai pas. Par contre, je pense que certaines pistes n’ont pas été suffisamment explorées, et je tenterai d’en brosser un bref panorama.
Tout d’abord, il est urgent de rompre le cercle vicieux que j’ai essayé d’exposer dans la première partie de mon article. En d’autres termes, il faut comprendre – et faire savoir ! - que les problèmes que l’on attribue à l’immigration ne sont pas dus à l’immigration en tant que telle, mais à l’état providence, aux multiples freins à l’emploi et à l’entreprise et à des jeux de pouvoir. Cette démarche permet, avantage non négligeable, de délégitimer l’état providence en montrant que, contrairement à ce que tentent de nous faire croire les sociaux-démocrates, les plus pauvres et les moins bien armés en sont bien les premières victimes. Il faut aussi jeter aux poubelles de l’histoire toutes les lois liberticides qui prétendent criminaliser des opinions et perpétuent le mythe incapacitant d’un racisme omniprésent et omnipotent.
D’énormes efforts seront nécessaires pour intégrer les immigrés qui ne le sont pas encore, étant entendu qu’ « intégration » n’équivaut pas à « assimilation ». Il faudra donc lutter pour imposer la conception libérale selon laquelle chacun est libre de vivre selon ses lumières, et notamment d’une manière qui ne plait pas nécessairement au voisin, par exemple en portant le voile ou en se laissant pousser la barbe. Il est tout aussi nécessaire de briser les idées reçues, comme celle, déjà relevée, selon laquelle le racisme serait l’unique cause des difficultés des populations immigrées ou encore l’illusion selon laquelle on pourrait parfaitement se satisfaire de la culture du ghetto (et j’entends culture dans le sens le plus large, c’est-à-dire comprenant notamment la langue, le langage corporel, les valeurs morales, etc.) pour trouver une place dans la société et être heureux.
C’est à dessein que je qualifié cette culture problématique de « culture du ghetto », et non, par exemple, de culture arabo-musulmane, parce qu’il s’agit de deux choses fondamentalement différentes. La première est un patchwork à l’usage d’un sous-prolétariat, la deuxième est la culture d’une grande civilisation. Il me semble par ailleurs que l’on a été trop peu attentif aux problèmes liés à l’acculturation. L’intégrisme islamique, par exemple, qui se confond dans l’esprit de beaucoup de gens avec l’Islam, n’est en définitive qu’une tentative de réponse aux défis de la modernité et de l’Occident. Il s’agit d’un mouvement essentiellement réactif qui, du moins à ce titre, n’est porteur d’aucun projet en dehors un millénarisme sans perspectives, et la « guerre des civilisations », bien entendu.
Un important moyen d'intégration serait la promotion d’une multiculturalité « forte », c’est-à-dire la mise en valeur, tant de la culture occidentale – durement malmenée par l’establishment bien-pensant – que de la culture d’origine, par exemple arabo-musulmane, mais en tentant d’appréhender sa pluralité, tout aussi importante que celle qui existe au sein de la culture d’accueil. Une telle démarche, qui valoriserait et surtout permettrait de mieux connaître tant la culture d’origine que la culture d’accueil, mettrait la culture du ghetto en concurrence avec des conceptions plus riches, avec les (heureuses) conséquences que l'on imagine. Je ne plaide évidemment pas pour que ce soit l’état qui se charge de réaliser ce programme. Je crois que ses interventions précédentes démontrent qu’il fait necessairement énormément de tort et presque aucun bien, et que des personnes de bonne volonté, mues par la générosité plutôt que par le clientélisme, pourraient faire beaucoup de bon travail. Ne craignons pas de précipiter la fin de la culture occidentale : notre culture est forte et attrayante et les phantasmes morbides de décadence ne sont réellement pas de mise. Aux islamistes, il est temps de faire remarquer que seul l’Occident leur offre l’espace de liberté qui leur permet de vivre comme ils l’entendent. Ce n’est pas en France que l’on harcèle les femmes qui portent le voile, c’est en Turquie et en Tunisie. Ce n’est pas en Belgique qu’on jette les barbus en prison, c’est au Maroc. A eux d’en tirer les conclusions qui s’imposent, tout en sachant que toute atteinte à la liberté d’autrui - en ce compris la leur - sera réprimée impitoyablement.
Les immigrés ou enfants d’immigrés ne sont par ailleurs pas tous des ratés, loin de là. L’émigration vers l’Europe a permis a bon nombre de gens pauvres et illettrés de donner à leurs enfants des possibilités inexistantes dans le pays d’origine, ainsi que le démontre le nombre croissant de personnes exerçant des responsabilités qui portent des noms à consonance arabe, turque ou africaine. Ces personnes peuvent servir de modèles et surtout faire bénéficier de leur expérience ceux qui désirent s’inspirer de leur exemple.
Il s’agit donc finalement de détruire la culture de l’échec, de l’infériorité institutionnalisée et de l’assistanat, tout en respectant strictement la liberté de chacun.
Quid pour les problèmes institutionnels, du type droit de vote des étrangers ou sécurité sociale ? Je me bornerai à faire remarquer que la révolution américaine se fondait notamment sur le grand thème libéral « no taxation without representation ». Je ne vois pas très bien de quel droit on prétend empêcher des personnes qui paient des impôts de décider de leur affectation. Je ne comprends pas non plus de quel droit une personne n’ayant jamais cotisé pourrait prétendre à des allocations sociales. Une piste intéressante serait donc d’exclure les étrangers de la sécurité sociale, du moins tant qu’ils n’ont pas cotisé un certain nombre d’années – sur base volontaire, évidemment ! – mais également de les exclure de l’impôt, puisqu’ils ne votent pas. On m’objectera que leur situation serait plus favorable que celle des autochtones. Précisément… Voilà comment les libertariens pourraient à leur tour utiliser l’immigration comme un moyen de faire progresser leurs opinions ! Car qui douterait du fait que ces résidents étrangers, délivrés du poids de l'état et de ses oeuvres, prospéreraient de manière inouïe ?
posted by melodius 15.5.03
14.5.03
Comme mes lecteurs l'auront remarqué, je n'ai toujours pas posté la troisième partie de mon article sur l'immigration, ni quoi que ce soit d'autre d'ailleurs. Je les prie de m'en excuser; j'y travaille, mais la chair (en l'occurrence, le portefeuille) a ses raisons, auxquelles la raison impose de se rendre. Servi della gleba !
posted by melodius 14.5.03
2.5.03
immigration 2 bis
L'ami Sabato me fait remarquer, après avoir lu la deuxième partie de mon article sur l'immigration, qu'un des postulats de base de l'économie autrichienne est que les préférences ne peuvent être révélées que par l'action*. En d'autres termes, Hoppe, économiste autrichien, est incohérent en postulant qu'il convient de tenir compte du fait que la présence d'étrangers peut déplaire à d'aucuns. En effet, cette utilité négative supposée ne peut être retenue si elle n'est révelée par aucune action. La remarque me semble tout à fait pertinente. Merci Sabato !
* voir Murray Rothbard, Toward a Reconstruction of Utility and Welfare Economics, p. 29
posted by melodius 2.5.03
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