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{27.8.03}

 
un blogogeois contre-attaque


J’ai découvert avec ravissement les écrits d’un dénommé Laurent, webmaster d’un blog nommé navire.net, qui illustre avec talent tout ce que j’apprécie dans la culture du débat gauchiste.

ignorance

L’anarcho-libéralisme dénoncé par le vigilant Laurent est une bébête effrayante, certes, mais qui souffre d’un défaut capital : celui de ne pas exister. Si Laurent s’était renseigné un peu, il saurait qu’on dit anarcho-capitalisme. Eh oui, on est comme ça, nous, on n’a pas peur des mots !

PS : Laurent corrige le tir. S’il me le demande gentiment, je suis même prêt à le renseigner plus avant. Allez zou, réflexion faite, comme je suis bon prince, il peut aller jeter un coup d’œil ici.

muflerie

Vous pensiez que la gauche était féministe ? Il est temps de réviser vos préjugés. La gauche n’est féministe que lorsqu’elle veut traîner ses adversaires dans la boue. Laurent vous démontre qu’à gauche aussi, on aime faire le gros beauf macho, et s’attaque en des termes peu amènes à la seule femme de notre webring. Ce ne sont pourtant pas les Belges qui manquent. Je ne sais pas moi, dans le même genre, il aurait pu pondre un truc du style « c’est l’histoire d’un belge libertarien une fois… » Constatons au passage l'échec de l’exception culturelle, impuissante à sauver ce monument de l’esprit français qu’est l’histoire belge. Mais revenons-en à la saillie de notre petit camarade, je présume que s'il écrit « blonde et conne », plutôt que « blond et con », c'est pour d'évidents motifs d'euphonie. C'est donc la pauvre Claire qui s'en prend plein la gueule. D’après mes renseignements, Laurent fait partie de l’école Cantat du socialisme, ceci expliquant sans doute cela.

invective et censure

On connaissait « ultra-libéral », « pensée unique » et autres joyeusetés assorties, bienvenue à « blogogeoisie », qui ne saurait qu’être « puante », cela va de soi.

Vous verrez, bientôt on « déblogogeoisera » Internet (on a bien dékoulaké l’Union Soviétique et déjudaïsé l’Allemagne), d’ailleurs, Laurent anticipe sur le sens de l’histoire afin d’éviter à ses malheureux lecteurs d’avoir l’esprit pollué par les excréments de la bête immonde néolibérale.

envie

Ceux qui me connaissent savent que je n’apprécie que très modérément l’incessante propagande pro-guerre et pro-israélienne que l’on trouve sur le blog du Dissident Frogman. La même chose vaut, dans une moindre mesure, pour celui de Merde In France, même si je suis reconnaissant à MIF d’avoir mentionné mes petits efforts.

Il n’empêche que ça m'a fait bien rire de lire ceci sous la plume de Laurent :

« J’ai déjà pour ma part regretté que d'important blogueurs français fasse (sic) la promotion de ces vedettes américaines du seul fait qu'ils pointent en tête des sondages de popularité et ce, sans s'attacher un seul instant aux idées présentées par ces mêmes blogueurs. »

Sont-ce les idées de ces blogueurs ou leur notoriété qui dérangent Laurent, dont je n’avais jamais entendu parler avant ce jour ?

Il faut dire que le DF et MIF drainent nettement plus de monde que la plupart des autres blogs francophones. Il suffit de regarder l’explosion des chiffres de fréquentation de mon très modeste blog après tout juste UNE misérable mention sur le blog de MIF pour s’en apercevoir. Tout le monde n’a pas la plume acérée et bilingue de nos deux lascars, ni les incroyables dons graphiques du DF, concepteur des deux sites.


Pour ne pas terminer sur une trop mauvaise note, je voudrais quand même relever que Laurent nous épargne les accusations de fascisme et écrit même que les libertariens, s’ils sont « puants », ne peuvent être assimilés à l’extrême droite. Et c’est à bon droit qu’il dénonce notre tendance à traiter de stalinien tout qui n’est pas d’accord avec nous; je plaide moi-même coupable sur ce chef d'accusation. Dommage cependant que Laurent n’applique pas ses évidentes capacités critiques à ses propres écrits.
posted by melodius 27.8.03



{26.8.03}

 
Compte-rendu de « An enemy of the State: The Life of Murray N. Rothbard » par Justin Raimondo, Prometheus Books, Amherst (NY), 2000 (première partie).

Probablement mes lecteurs connaissent-ils déjà Justin Raimondo, l’infatigable éditorialiste de Antiwar.com.

Raimondo n’est pas qu’un polémiste hors pair, il est également l’auteur de deux livres, dont une biographie de Murray Rothbard, à mon sens le philosophe politique le plus important du 20ème siècle.

Rothbard est le plus important théoricien de l’anarcho-capitalisme jusnaturaliste, et l’auteur d’un nombre impressionnant de livres et d’articles de philosophie, d’économie politique, d’histoire, et de commentaire culturel. Plutôt que d’expliquer en détail ses idées (un livre n’y suffirait pas) je me permets de renvoyer le lecteur à la bibliographie en fin de texte.


Murray Newton Rothbard naquit dans le Bronx le 2 mars 1926, de David Rothbard et Raya Babushkin, Juifs polonais immigrés aux Etats-Unis. Les Rothbard étaient des Américains enthousiastes qui, contrairement à leurs familles et amis, n’avaient pas été contaminés par le communisme omniprésent dans leur milieu. D’après Murray, l’influence de son père aurait déterminé de manière décisive son développement politique.

Le jeune Murray se signala rapidement par une extraordinaire précocité intellectuelle. Suite aux problèmes que rencontrait ce jeune garçon catapulté dans des classes peuplées d’enfants plus âgés que lui, ses parents décidèrent de l’inscrire dans une école privée où il put enfin s’épanouir. Les adeptes de la psychanalyse y verront sans doute un des motifs de son opposition à l’école étatique, une fois parvenu à l’âge adulte.

En 1942, à l’âge mûr de 16 ans, Murray commença des études de statistique à l’Université Columbia de New York, abandonnées après quelques semaines en faveur de l’économie politique et des mathématiques. Il les termina brillamment en 1946.

En raison de problèmes de vue, Rothbard ne fut pas appelé sous les drapeaux et ne combattit donc pas durant la seconde guerre mondiale.

D’après Raimondo, Rothbard avait formé ses idées politiques essentielles dès ses 14 ans. Elles n’étaient cependant pas encore très structurées et ce n’est que pendant ses études universitaires que le jeune Rothbard, après un passage au sein des jeunes républicains, découvrit qu’il était anarchiste.

L’événement décisif fut sans doute la rencontre avec l’éminent représentant de la Old Right, le très anarchisant Frank Chodorov, avec lequel Rothbard correspondit durant quelques années suite à la lecture de son pamphlet « Taxation is Robbery ». Chodorov ouvrit finalement les colonnes de son journal Analysis à Rothbard en 1949, date qui marque la première publication de ses écrits.

En 1950, Rothbard écrivit dans Analysis une critique extrêmement élogieuse du Human Action de Ludwig Von Mises, la bible de l'école autrichienne d'économie politique, à laquelle Mises réagit par une lettre de remerciements. Rothbard commença à fréquenter le séminaire de Mises à l’Université de New York en 1950, association qui allait se poursuivre pendant de nombreuses années et qui fut décisive pour le développement de ses idées économiques.

En 1953, Rothbard épousa JoAnn, dite « Joey » Schumacher, une historienne spécialiste de Wagner dont il avait fait la connaissance cinq ans plus tôt et qui sera, selon les propres termes de Rothbard, « the indispensable framework » de sa vie. Le couple, très soudé, n’eut pas d’enfants.

Entre-temps, Rothbard, polygraphe infatigable, écrivit un nombre incroyable d’articles pour le compte de la Foundation for Economic Freedom et le Volker Fund. C’est également à cette époque qu’il commence la rédaction de son livre Man, Economy and State, publié en 1962.

En 1954, Rothbard, Juif agnostique, rejoint la rédaction de Faith and Freedom, un journal fondamentaliste chrétien conservateur et libéral, pour lequel il écrivit sous le pseudonyme de « Aubrey Herbert ».

Cette association prendra fin suite aux prises de position de Rothbard contre la guerre froide.

Rothbard, en digne représentant de la la Old Right américaine, s’opposait en effet avec vigueur à la guerre froide et à l’étatisation croissante de la société américaine, ce qui finit par totalement le marginaliser au sein de la droite progressivement infiltrée et dominée par des ex-communistes reconvertis dans un militarisme outrancier, précurseurs du courant néo-conservateur actuel.

Rothbard estimait en effet que le communisme était voué à l’échec et qu’il était donc inutile de chercher à hâter sa fin. La Russie et la Chine étaient des pays peu développés avant la prise de pouvoir communiste et, comme l’avait démontré Mises dès 1935, leur décollage était compromis par l’impossibilité du calcul économique en régime socialiste. De plus, Rothbard faisait observer que les révolutions s’essoufflent, et que passées les premières années, les partis révolutionnaires attirent surtout des arrivistes qui ne s’intéressent plus à l’idéologie que comme moyen de légitimer et consolider leur pouvoir, et ne représentent donc plus un danger important.

D’après Rothbard, les principales menaces qui pesaient sur la liberté étaient le fait d’adversaires moins éloignés que les Chinois et les Soviétiques, les « cold warriors » américains qui prenaient prétexte de cette croisade inutile pour imposer des empiètements sans cesse plus importants sur les libertés politiques et économiques des citoyens américains.

Le clash final vint avec un article dans lequel Rothbard défendait la reconnaissance par le gouvernement américain de la Chine communiste, qu'il estimait idiot d'assimiler à une approbation morale. En 1956, année où il obtint par ailleurs son doctorat en économie politique, Rothbard fut donc avisé que la collaboration avec Faith and Freedom était terminée, certains lecteurs le suspectant de sympathies communistes.

Bizarrement, Rothbard écrivit durant cette période dans nouveau-né National Review de William Buckley, antre de la nouvelle droite à laquelle il s’opposait, et qu’il finit par quitter suite à leur campagne contre la visite de Kroutchev aux Etats-Unis que Rothbard jugeait de la plus parfaite hypocrisie.

C’est également à cette époque que Rothbard fréquenta Ayn Rand et ses disciples. Rothbard, qui initialement n’appréciait guère Rand, avait changé d’avis suite à la lecture de son magnum opus, « Atlas Shrugged », et s’était rapproché de Rand et de son mouvement « objectiviste ». Ayn Rand, une réfugiée russe, prétendait avoir créé ex nihilo une philosophie « objective » pro-capitaliste et individualiste fondée sur le droit naturel. Grâce aux succès de ses œuvres de fiction, principalement « The Fountainhead » et « Atlas Shrugged », elle avait attiré vers elle beaucoup de monde, dont un grand nombre de jeunes.

L’association de Rothbard et de Rand ne dura pas, notamment en raison de la lassitude qu’éprouvaient les Rothbard à devoir fréquenter assidûment un groupe de gens qui, tout en se piquant d’individualisme et de rationalité, faisaient en réalité partie d’une secte au sein de laquelle la parole du gourou était sacrée. La rupture vint lorsque Rothbard refusa de divorcer de sa femme, à laquelle la secte farouchement athée reprochait sa foi catholique « irrationnelle », pêché frappé d’excommunication. Les Rothbard furent donc dûment rejetés dans les ténèbres de « l’irrationalité » suite à un simili-procès auquel ils ne se présentèrent pas. L’incident aurait pu être comique si Rothbard, naïf pour une fois, n’avait accepté, à l’instar de bon nombre d’autres disciples, de commencer une thérapie auprès du second du gourou, Nathaniel Branden, dans l’espoir de se débarrasser d’une phobie du voyage qui lui empoisonnait la vie. Branden, mu sans doute par la volonté de punir l’impénitent de sa défection, divulguait les confidences de son patient à qui voulait les entendre. Ne craignant décidément pas le ridicule, les Objectivistes reprochèrent par ailleurs à Rothbard d’avoir « volé » à leur mentor l’idée que l’homme ne possède pas de connaissances innées et que la raison est le meilleur guide de son action, dont elle prétendait être le créateur. L’accusation amusa semble-t-il beaucoup Mises.

Après la rupture avec Rand, Rothbard se trouva donc bien seul, entouré seulement d’une poignée d’amis rescapés de la Old Right disparue. Les années soixante allaient mettre fin à cette isolation.

(la suite dans un prochain post)

posted by melodius 26.8.03



{22.8.03}

 
on a toujours besoin de plus aristophane que soi

Ce bon Aristophane vient de pondre une petite chronique d'un cynisme réjouissant intitulée "Oh Gaby".

J'engage vivement mes gentils lecteurs à en prendre connaissance, et tant qu'à faire, à s'attarder un peu sur l'excellent site dudit Triboulet.

Puisque j'en suis au "spécial copains", je voudrais signaler la nouvelle extension de la galaxie Urgesat !, qui compte désormais une cinquième planète : Urgesat ! SF Page 2 : de l'anti-utopie.

Décidément, la fertilité de Urgesat ! est telle que Alien doit en rougir de honte.

L'ami Eskoh semble par ailleurs s'être mis à blogguer lui aussi, chose qui m'avait complètement échappée et que je découvre à la lecture des liens de lep's corner. Vivement recommandé.

Enfin, dédicace spéciale à mon pote Constantin.
posted by melodius 22.8.03



{11.8.03}

 
les afghans de l’été

Décidément, l’été est une saison favorable à la connerie. Comme l'automne, l'hiver et le printemps du reste.

Exemple, la saga des réfugiés afghans qui mènent une grève de la faim à l’Eglise Sainte-Croix, place Flagey à Bruxelles. Tiens, petite question au passage, est-ce par hasard que cette église se trouve juste à côté des terrasses du Café Belga, repaire trendy du gaucho tendance artiste (bientôt) subventionné ? Pratique pour les « sympathisants », ça !

Mais revenons-en à nos moutons. Suis-je donc le seul à m’étonner d’entendre :

* la Retebeuf (RTBF ou Radio Télévision Belge francophone, pour mes lecteurs privés de la jouissance IMMENSE que procure la nationalité belge) mentionner invariablement les « exigences » des Afghans envers le gouvernement belge ?

Diable, j’ai du rater un épisode. Quelqu’un peut-il m’expliquer sur quoi ces braves gens se fondent pour « exiger » quoi que ce soit ?

* notre génial ministre de l’intérieur se plaindre que les réfugiés sont « influencés » par leurs avocats ?

Patrickske, mon biquet, lemme introduce you to the facts of life. C’est précisément à ça que ça sert, un avocat, à « influencer » ses clients ! On appelle ça le « devoir de conseil ». Le fait que lesdits avocats sont de fait de fieffés gauchistes ne change rien à l’affaire.

* toutes les télés nationales passer un reportage sur la manifestation de Nation, un groupuscule d’extrême droite, dont pas moins de dix-neuf éminents représentants ont été scander sur le parvis de la maison de Dieu « Rendez-nous nos églises ! » (sisi, c’est sérieux), sous l’œil attendri d’un nombre impressionnant de pandores payés par le contribuable pour se faire rôtir le ciboulot - réglementairement casqué - par un soleil cruel ? Le tout relaté - évidemment - avec le sérieux qui convient lorsqu’on traite des « dangéheuheus qui menaceheuheuent la démocratie » ?

J’ai failli en rire, c’est dire.

Je l’ai déjà écrit, mais je récidive.

Putain de pays !
posted by melodius 11.8.03


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