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{29.4.03}

 
Immigration 2

A mon avis, la meilleure réponse aux problèmes causés par l’immigration est l’anarcho-capitalisme.

En effet, dans une société sans état, fondée sur le droit de propriété, il n’y aurait pas de salaire minimum, pas de réglementation de l’activité indépendante et pas de sécurité sociale. Chacun déciderait, de manière souveraine, qui admettre ou non sur sa propriété.

Un autre effet positif d’un tel système, beaucoup moins agréable aux yeux des conservateurs, serait que chacun pourrait vivre comme il l’entend sans devoir subir la tyrannie de l’opinion du commun. Si vous désirez vivre dans un sovkhoze, sur un bateau-mouche réservé aux gays ou encore selon les préceptes de la charia, grand bien vous en fasse, pour autant évidemment que vous n’enfreigniez pas les droits de propriété des autres, droits de propriété qui comprennent, rappelons-le, celui sur son propre corps.

Malheureusement, ces belles perspectives théoriques ne semblent pas devoir se réaliser immédiatement, et il importe donc de savoir ce qu’il convient de faire dans l’entre-temps.

Hans-Hermann Hoppe est un théoricien libertarien qui s’est intéressé à ces problèmes. Il est un des disciples du grand Murray Rothbard et auteur, notamment, de « Democracy, the God that failed », ouvrage qui n’est malheureusement pas encore traduit en Français. Voici un court article qui me semble synthétiser de manière adéquate les opinions de Hoppe sur l’immigration. Pour mes lecteurs non-anglophones, un très bref résumé :

Hoppe reconnaît tout d’abord qu’en bonne et saine science économique, il est indéniable que l’immigration bénéficie au pays d’accueil et qu’inversément, sa réglementation produit toute une série d’effets pervers. Il fait néanmoins deux objections : la première est d’ordre méthodologique : en théorie économique autrichienne, l’utilité est une donnée subjective. En d’autres termes, la présence d’étrangers peut déplaire à certaines personnes pour des motifs divers et pas nécessairement rationnels, et il importe d'en tenir compte. Il relève ensuite que l’argument économique pro-immigration n’examine pas la question des droits de propriété et semble au contraire impliquer l’existence d’une terre d’accueil vierge de toute présence humaine.

L’analyse hoppéenne commence par l’examen de la situation qui prévaudrait dans une société anarcho-capitaliste et que j’ai (très) brièvement esquissée ci-dessus. L’apparition d’un gouvernement ôte aux individus le contrôle de leurs biens et implique notamment que ce sera lui qui, dorénavant, décidera qui sera admis sur le territoire. Suit une analyse économique de l’immigration sous un gouvernement autocratique. Hoppe estime qu’un tel gouvernement aurait intérêt à favoriser l’immigration de gens capables et à expulser les éléments asociaux, dès lors qu’il « est », ou, plus correctement, « se conduit en » propriétaire du pays et cherche donc à l’enrichir. Il est vrai que les exemples historiques ne manquent pas – Hoppe mentionne par exemple l’immigration des Huguenots en Prusse après la révocation de l’Edit de Nantes, ou encore la déportation de délinquants anglais vers l’Australie et les Amériques – mais il me semble qu’il ne tient pas suffisamment compte de facteurs plus subjectifs. Qui douterait, par exemple, que la Prusse a accueilli les Huguenots notamment parce qu’il s’agissait de coreligionnaires ? Le calcul économique rationnel est donc loin d'être le seul élément qui joue. Cette omission est assez surprenante lorsqu’on songe qu’à bon droit, Hoppe commence son exposé en critiquant le manque de subjectivité de l’argument économique pro-immigration !

Qu’en est-il sous un gouvernement démocratique ? A la différence de ce qui se passe sous un gouvernement autocratique, les responsables ne se comportent pas en propriétaires du pays, mais en usufruitiers. Ils n’ont donc aucun intérêt à investir et chercheront au contraire à se remplir les poches hic et nunc, au détriment des intérêts à long terme du pays. Afin de maintenir sa position, le dirigeant démocratique cherchera par ailleurs à augmenter le nombre de ses électeurs par tous les moyens. D’après Hoppe, il a intérêt à encourager une immigration de piètre qualité : tout d’abord, elle provoque une pléthore de problèmes sociaux que l’état prétend résoudre et qui sont supposés justifier son existence (voir la première partie du présent article). De plus, ces immigrés soutiendront le politicien démocratique et ses politiques égalitaires, puisqu’elles leur bénéficient. Enfin, les politiques égalitaires sont fondées sur la négation des droits de l’individu, notamment sur ses biens, et augmentent donc le pouvoir de l’état et des politiciens.

Le remède, selon Hoppe, du moins tant que l’état existe, serait de soutenir des politiques ultra-restrictives et discriminatoires en matière d’immigration, impliquant même une préférence nationale en matière de sécu. De manière très révélatrice, il écrit que « les gouvernants démocratiques doivent se comporter comme s’ils étaient les propriétaires du pays et comme s’ils devaient décider qui exclure de (l’accès) à leur bien ». L'état exercerait donc le droit d'exclure compris dans les droits de propriété des individus, et ce dans l'intérêt de ces derniers. Et c’est là que, modestement, je crois que Hoppe se plante complètement.

Tout d’abord, je dois avouer que je ne partage pas le dégoût évident de Hoppe pour les cultures non-européennes. S’il a le droit de porter des jugements de valeur subjectifs, cela vaut également pour moi. Ensuite, même si je ne conteste pas la justesse de son analyse comparative de l’autocratie et de la démocratie, je n’en déduis pas, comme il le fait, qu’à défaut de société anarcho-capitaliste, le meilleur régime serait un despotisme éclairé et discriminatoire. L’histoire prouve en effet que les despotismes ne sont que très rarement éclairés – le libéralisme est d’ailleurs né en opposition au despotisme - et le présupposé implicite de Hoppe, selon lequel il serait plus réaliste d’espérer le retour au 17ème siècle que l’avènement d’une société libre, me semble absolument délirant. Enfin, et c’est là ma principale objection aux théories de Hoppe, la solution pratique qu’il propose me semble pire que le danger auquel il s’agirait d’échapper.

En dernière analyse, Hoppe a en effet réinventé la théorie du contrat social, c’est-à-dire du gouvernement exerçant les droits des individus à leur place sans qu’il soit possible de révoquer ce (pseudo-) mandat. Peu importe qu’il ne justifie pas ce contrat social de manière classique, par des considérations oiseuses sur l’état qui protègerait l’individu contre la violence : l’invocation du droit de propriété comme fondement du droit d’action de l’état mène aux mêmes résultats pratiques. S'agissant d'un rothbardien, qui estime que le droit de propriété, notamment sur son propre corps, fonde tous les autres droits, cet oubli est le symptôme d'une grande confusion conceptuelle. Enfin, et de manière tout à fait fondamentale, l’état ne peut « se comporter en propriétaire » de ce qui m’appartient, parce que, précisément, je suis le propriétaire, que j’entends exercer toutes le prérogatives de ce droit et que je n’ai pas la moindre envie de les lui céder. En d’autres mots, la solution aux turpitudes de l’état n’est pas plus d’état.

Il est particulièrement regrettable que Hoppe, considéré comme l'un des plus brillants disciples de Rothbard, ait réintroduit l'état par l'entrée de service de la maison libertarienne dont il avait, très opportunément, été chassé par la grande porte.

(la suite prochainement)
posted by melodius 29.4.03



{25.4.03}

 
immigration 1

Les libéraux n’aiment plus l’immigration.

Le droit d’émigrer, de quitter un pays incapable de rencontrer les aspirations de l’individu, est pourtant fondamental : il constitue la dernière défense de l’individu contre une société ennemie. Plus pragmatiquement, dans une société libre, l’immigration bénéficie à tous, puisque l’immigré est une personne entreprenante dont on peut raisonnablement supposer qu’elle se fera rapidement une place au soleil.

Cette frilosité s’explique par le fait que dans une société social-démocrate, l’immigration, loin d’être un enrichissement, du moins d’un point de vue matériel, tend à augmenter le nombre de consommateurs d’impôts et par conséquent les charges de ceux qui les payent. Elle diminue par ailleurs les prébendes des consommateurs d’impôts qui sont déjà dans la place, et c’est pourquoi la vieille gauche ne l’aime pas trop non plus. Comment oublier Louis Tobback, adepte du « socialisme des biftecks », s’écriant à l’époque où il était ministre de l’intérieur (et menait une politique d’asile indigne d’un pays civilisé) qu’il ne faisait que protéger la sécurité sociale ?

Cependant, tant la vieille que la nouvelle gauche ont découvert que la présence de populations immigrées est un outil formidable pour acquérir ou conserver le pouvoir.

Trop souvent, l’immigré n’est pas qualifié et vit d’allocations ou, dans le meilleur de cas, du travail au noir. Le salaire minimum lui ferme la porte de l’emploi pour cause de rentabilité insuffisante, la bureaucratie tentaculaire et ses règles innombrables, contradictoires, anti-économiques et incompréhensibles, l’empêchent d’exercer une profession indépendante, du moins s’il entend suivre les règles du jeu.

Il est donc dépendant de l’état, ce qui provoque le ressentiment de ses concurrents autochtones et du malheureux contribuable. Si on ajoute au cocktail un doigt de racisme, une bonne lampée d’incompréhension, la ghettoïsation mentale défensive et la formation d’une sous-culture de l’assistanat, on a tous les éléments en main pour créer un problème permanent et insoluble.

Curieusement ( ?) l’état ne fait rien pour combattre cette marginalisation, bien au contraire. L’idéologie officielle veut que les quelques lambeaux de culture que le ghetto a créé (hip-hop, grafs, etc) aient la même valeur que la culture extérieure dont, partant, l’ignorance ne saurait constituer un handicap. Plutôt que de permettre au « jeune » d’accéder à la culture majoritaire, ce qui l’aidera à trouver du travail, fonder une famille, etc., c’est-à-dire à être heureux (même si c’est d’une manière qui ne plait guère aux bien-pensants, friands de modes de vie « alternatifs ») et à réellement « s'intégrer», on lui fait croire que tous ses problèmes sont dus au racisme et on l’occupe pour qu’il se tienne tranquille, généralement avec des activités culturelles du genre... hip-hop ou graf !

L’état a donc créé de toutes pièces deux problèmes, qu’il s’agit maintenant de « résoudre » : un rejet des populations d'origine étrangère qui peut aller jusqu’à un racisme extrêmement dur, et l’apparition d’un vaste Lumpenproletariat dont les membres les moins abattus ont une nette tendance à vivre de la prédation. Et c’est là qu’est toute la beauté de la chose !

Tout d’abord, rien ne requinque tant les gauchistes de tout poil que la lutte antiraciste et antifasciste. On oublie les mille et un petits compromis blairistes ou jospiniens que la réalité a fini par imposer, et on manifeste avec le Peuple de Gauche contre le Mal Qui Ne Passera Pas. L’électeur déçu par les promesses vides se ressaisit pour Faire Front Contre les Dangers qui Menacent la Démocratie, pour le plus grand bénéfice des partis de gauche précédemment en perte de vitesse. L’appareil peut par ailleurs reprendre le « moral high ground » - généralement perdu suite aux affaires de tout poil consubstantielles au socialisme - en insinuant que la droite serait polluée par ceux qui sont censés n’être que son « extrême » (sujet sur lequel je reviendrai probablement dans un prochain billet). Enfin, en imposant un cordon sanitaire autour des partis anti-démocratiques qui n'ont pas le bon goût d'être de gauche, elle augmente son poids relatif et assure le maintien de cette heureuse situation. En effet, l’extrême droite bénéficie de cet isolement, qui lui amène sur un plateau d’argent son argument favori, « nous sommes persécutés parce que nous disons la vérité ».

Ensuite, l’existence d’un Lumpenproletariat immigré permet de créer d’innombrables structures qui vivent aux crochets de l’état – généralement sans être immédiatement repérables comme telles – et qui vont assurer la subsistance de la vaste clientèle socialiste d’assistants sociaux et autres animateurs sous prétexte d’intégration et, dans les grands moments de franchise, de contrôle des fauves du ghetto. Dès lors que la politique d’intégration (contre-sens s'il en est !) que tous ces braves gens vont s’efforcer de mettre en œuvre aggrave les problèmes, le système se maintient et peut même prendre prétexte de ses échecs - attribués bien entendu aux entreprises et au racisme - pour réclamer de plus amples moyens.

Tous les éléments du cercle vicieux sont désormais en place.

(la suite la semaine prochaine)
posted by melodius 25.4.03

 
la culture étatisée

J’ai des amis avec lesquels je ne fais que m’engueuler. L’un d’eux s’appelle Zek.

Il est Français. Je suis Belge. Il est libéral. Je suis libertarien. Il est conservateur. Moi, pas trop. Il craint la fin de la civilisation occidentale et je le suspecte fort d’avoir aménagé un abri anti-atomique dans son jardin. Je suis un optimiste né et j’aime tout le monde (enfin presque).

En d’autres termes, Zek et moi occupons des extrêmes opposés dans la grande galaxie libérale, qui en compte d’ailleurs bien plus de deux. Il n’empêche que j’adore lire Zek : il me fait rire et me force à me remettre en question, même si c’est moi qui ai raison. Deux bonnes raisons pour poster ici un texte avec lequel, pour une fois, je suis presque totalement d’accord, et qui a déjà été publié sur Zek’s blog, la collection des billets d’humeur de Zek, dont je conseille la lecture à tous.

Enfin, une troisième bonne raison d’inclure ce texte dans mon blog, c’est qu’aujourd’hui j’ai la flemme.

La Kulture: Questions et Réponses

Faut-il subventionner la culture pour la rendre accessible au plus grand nombre?

Si la culture est importante, alors les gens doivent être prêts à payer CHER pour elle. Or on constate que les gens claquent des fortunes en boîte de nuit et boudent les musées alors même que ceux-ci sont beaucoup moins cher.

Si les gens ne sont pas prêts à payer 100 Francs pour des CHEFS-D'OEUVRES qu'on ne vienne pas m'expliquer que leur contemplation est un besoin vital. Le moindre smicard claque plus au bistrot, sans parler des junkies!

De plus, un grand nombre de musées étrangers sont GRATUITS grâce aux fondations philanthropiques privées qui les financent.
Je ne suis même pas sûr que cela soit une bonne chose. Qui dit gratuité dit excès de demande, donc congestion, donc pénalisation de ceux pour qui ces choses sont vraiment importantes par des branleurs qui n'en ont rien à cirer et se trouvent là par hasard. Vous vous souvenez des torticolis attrapés au Grand Palais pour entrevoir le coin supérieur droit d'un Sysley? Ca valait le coup de faire une heure de queue pour ça, n'est-ce pas? Imaginez un peu que l'entrée ait été gratuite!

Quoi qu'il en soit, l'expérience américaine montre que grâce à des sponsors privés l'art peut être rendu tout aussi accessible qu'avec le fric du contribuable, avec cette différence que le goût qui prévaut est celui des sponsors plutôt que de bureaucrates irresponsables et nommés pour des raisons politiques; ce qui a des avantages mais peut aussi avoir des inconvénients (ignorance de l'avant-garde), encore que je me permettrai de rappeler que ce dernier problème est largement résolu par la concurrence entre sponsors, et que c'est le secteur privé qui a promu les impressionnistes, tandis que l'art officiel dégorgeait des peintres pompiers que les égoûts de l'histoire artistique ont évacués (NB: En fait, j'aime bien les peintres pompiers, ils me font marrer).

Le Metropolitan Opera de New York n'est pas plus cher que l'Opéra de Paris et ne coûte pas un rond au contribuable. Pire, un milliardaire a offert une somme coquette à ce dernier en échange d'une plaque à son nom quelque part dans le foyer et le trou du cul de pillard gaucho-collectiviste satisfait de lui-même qui dirige l'Opéra de Paris a REFUSE au motif qu'il s'en sort très bien avec l'argent public ce qui lui donne une grande autonomie artistique.

Putain! Ce type est financé avec NOS SOUS et non seulement il refuse de nous en économiser mais de plus il considère qu'il n'a AUCUN COMPTE A NOUS RENDRE?

Comment est-ce qu'on appelle ça...Vous avez dit Aristocratie?

Il y a des jours où on a envie de tuer.

Sans l'Etat, la culture serait-elle réservée à une élite?

Des innovations récentes comme le CD/DVD ou Internet ont beaucoup plus profité à la culture que l'intervention étatique.

Désormais je peux me payer, pour des clopinettes, d'authentiques chefs-d'oeuvres éternels du cinéma, que je peux voir où et quand je le désire, avec une qualité d'image inégalée, sur un support indestructible. Alors que ces films étaient impossibles à voir en salle, à la télé, et même dans les vidéothèques d'Etat entièrement lepénisées par la sacro-sainte "exception culturelle" (i.e. qui ont peu de films étrangers, et la plupart en version française).

En d'autres termes le marché, et le progrès technique, ont fait faire un bond en avant à l'accessibilité de la culture sans commune mesure avec les projets pharaoniques foireux, festifs et indigents de l'Etat-Kulturel. Désormains Mohammed, Sharon et Kevin peuvent se payer du Antonioni aux caisses de Carrefour pour deux paquets de nouille, et s'ils ne le font pas ça les regarde mais qu'on ne vienne pas me prendre mon fric pour les sensibiliser à l'Aââârt!

En Italie on trouve Virgile et Dante dans n'importe quelle station service pour le prix d'une boîte d'alumettes, et depuis longtemps. Nos gauchistes ont beau jeu d'ironiser sur Berlusconi, eux qui depuis qu'ils ont la mainmise sur l'Etat Kulturel font tout pour dévaloriser l'Ecrit. Combien ont-ils dépensé pour les livres, comparé au coût de leurs grandes parades à la Goude-Découfflé et aux milliers de cracheurs de feu encouragés à persévérer dans la pyrotechnie? Pire, en France les livres sont HORS DE PRIX. L'autre jour je voulais acheter 4 livres et j'en avais pour plus de cent vingt euros, j'étais écoeuré je n'en ai acheté qu'un.

La cause? Le manque de concurrence, le prix unique du livre, l'inderdiction de faire de la pub pour les livre à la télé qu'on nous présente comme une mesure qui préserve le secteur de la presse et de l'édition!

Ah Ah Ah! Et ça prétend cultiver les Français?

Un peu de sérieux, messieurs. Ce qui vous intéresse c'est le lavage de cerveau au profit de vos idéologies collectivistes, et pour cela rien de tel que les grands rassemblements de foule, votre maître Goebbels l'avait bien compris! Et rien de pire que le livre, véhicule par essence de l'individualisme et de l'esprit critique.

Internet et le CD/DVD, voilà les deux gros progrès récents de la culture, et le ministère francaoui chargé de la question n'y est rigoureusement pour RIEN!

Comment les lobbies culturels parviennent-ils à leurs fins?

Une place d'opéra coûte 1000 F. Les spectateurs payent 300 F, le contribuable 700 F. Si chacun paye mettons 10 F d'impôts par place d'opéra pour financer ces 700 F, alors une place d'opéra coûte 310 F à chacun des spectateurs-contribuables qui y vont, et 10 F à chacun des contribuables qui n'y vont pas. Dans un système privéles premiers payeraient 1000 F et les second 0. Si j'augmente les places à 400 F, je peux réduire le coût à 9 F par contribuable (pour fixer les idées), de sorte que chaque contribuable paye 9 F s'il n'y va pas et 409 F s'il y va.

Ca illustre un principe simple: les contribuables non dilettantes ont peu d'incitations à se mobiliser pour économiser 10 F dans les meilleur des cas, alors que les dilettantes gagnent 690 F par place d'opéra, d'où leur intérêt à faire du lobbying.

Le soutien de l'Etat à la culture profite-t-il aux "bourgeois"?

Il faut distinguer entre les subventions à la culture "bourgeoise" (opéra, expos), résultat du fait que les dirigeant sont eux-mêmes des bourgeois, et celles à la culture de masse, qui coûtent beaucoup plus cher parce que concernant beaucoup plus de monde.

La première est une forme mondaine de corruption, i.e de détournement d'argent public au profit de ceux qui contrôlent son affectation.

La seconde est une forme massive de clientélisme doublé de lavage de cerveau au profit de l'idéologie dominante.

Le génial DjackLang a promu la seconde forme, produisant ainsi massivement des électeurs du PS et partisans d'idéologie collectiviste. Il y a introduit une innovation démagogique considérable. Au lieu de rendre les oeuvres artistiques plus accessibles aux "masses", on va prétendre que ces masses elles-même sont porteuses de créativité, qu'il incombe donc à l'Etat de subventionner. D'où la prolifération des intermittents du spectacle et autres fêtes de la musique. Ca permet au passage de rémunérer directement un bon paquet d'électeurs et de troubadours chantant la Gloire du Prince avec l'argent des gogos, en convainquant ces gogos que c'est pour la bonne cause.

L'implication générale de l'Etat dans la culture est le propre des régimes totalitaires. Les bureaucrates à la solde du pouvoir qui octroyent les subventions le font suivant des critères politiques et idéologiques. Les "créateurs" fonctionnarisés qui bénéficient de ces prébendes identifient parfaitement ces critères et s'alignent sur eux dans la conception et la réalisation de leurs projets. En d'autres termes, ce sont des propagandistes.

Loin de favoriser la diversité, l'Etat culturel promeut l'indigence et l'uniformité, et l'art (post)mitterandien rejoint par à l'art nazi et le réalisme socialiste. Témoin la prolifération de films "citoyens" et autres autofictions pornocratiques, les mises en scènes sous-brechtiques, etc.

Le projet totalitaire d'Etat culturel a parfaitement réussi. Il a produit des générations de petits bourgeois fonctionnarisés, constructivistes, bien-pensants et collectivistes. Il a réussi a éliminer de l'imaginaire, en tandem avec le Moloch de l'Epuration Nationale, une grande partie des oeuvres qui ne participent pas au projet de construction de la "société de demain", cela va de l'art figuratif à des auteurs du calibre de Montherlant, Aymé, Audiberti, Bernanos, en passant par les grands auteurs libéraux-conservateurs du XIXème siècle: Comte, Renan, Taine, et je ne parle pas bien entendu d'auteurs étrangers tels que Ayn Rand ou vos potes libertariens confinés à la subculture cybernautique.

Derrière l'Etat Culturel ne se cache rien d'autre qu'une entreprise monstrueuse de nationalisation de la pensée et sa production par une administration centralisée.


Zek publie également un blog totalement délirant en Anglais (eh oui, les Français anglophones, ça existe !). Il s’appelle Collectivist Apocalypse. Réservé aux amateurs d’uchronies à la sauce Untergang des Abendlandes.
posted by melodius 25.4.03



{22.4.03}

 
in bed with Elio

Je vais sans doute en choquer plus d’un, mais l’unanimité libérale contre les écolos me fait ricaner. Certes, le programme des petits hommes verts est un ramassis de sottises, mais après tout, celui des autres ne vaut guère mieux. Certes, l’action des ministres écologistes a oscillé sans cesse entre la mauvaise farce, les démonstrations d’incompétence crasse et la connerie pure. Allez, un exemple entre mille, la sortie du nucléaire, une hénaurme imbécillité sur laquelle j’aurai peut-être l’occasion de revenir dans un prochain billet d’humeur. Mais précisément, elle montre aussi toute la différence entre les écolos et les autres.

La sortie du nucléaire est un des principaux points de foi du catéchisme vert, solennellement réaffirmé concile après concile. C’est une promesse à l'électeur ambitieuse et ultra-idéologique qui ne bénéficie pour ainsi dire d’aucun soutien en dehors de la mouvance écologiste. Eh bien, malgré le fait qu’ils étaient le partenaire minoritaire au sein du gouvernement, ils l’ont quand même fait, ces cons-là !

Toi, gentil lecteur, je ne sais pas, mais moi, depuis que j’ai l’âge de raison, je vote avec un enthousiasme sans cesse décroissant – et le vague sentiment de me faire enculer sans vaseline - pour le PRL. Or, le PRL, qui était déjà un parti plutôt social-démocrate du temps de Gol, quoi qu’on en dise, l’est devenu bien plus encore depuis qu’il s'est allié avec le tout-venant pour former le bidule indescriptible qu'est le MR. Rappelle-toi, gentil lecteur, qu'on nous a vendu à l’époque ces alliances contre-nature comme une arme de guerre contre l’état PS. Je l’avoue, je m’étais laissé convaincre, parce que je suis sincèrement convaincu que la priorité absolue en Belgique francophone est de détruire le système mafieux contaminant qu’est l’état PS. J’étais même prêt à fermer les yeux sur la capitulation idéologique en rase campagne et les mamours alter-mondialistes du Gros Lou, c’est dire comme je suis de bonne composition !

Or, qu’avons-nous vu ? A peine en ont-ils eu l’occasion que les joyeux MRdistes se sont jetés dans les bras des socialistes – entre personnes qui fréquentent les mêmes loges, on se comprend ! – et j’attends depuis, en vain, la guerre promise. Les socialistes, un peu éprouvés au départ, ont rapidement remonté la pente et la virago principautaire, j’ai nommé la très haïssable Laurette Onkelinx, est même parvenue à instaurer une loi contre le « harcèlement moral » qui ouvre la porte à tous les abus que notre « droit » (sic) du travail néo-bolchévique ne permettait pas encore. Pire, les Siegfrieds de Prisunic du MR ne font même plus mine d’avoir l’intention de tailler le dragon PS en pièces, mais se proposent au contraire de convoler à nouveau avec lui, contre les vœux de la majorité de ses électeurs qui conchient le PS et ses œuvres.

Et c’est là, gentil lecteur, qu’Ecolo a son petit rôle à jouer. Car même s’ils sont très, mais alors là vraiment très, très loin d’être aussi nuisibles que le PS, ils tiennent un discours gaucho caricatural et ont commis des bourdes propres à horripiler l’électeur libéral moyen. Quoi de plus facile que de diriger son ire vers Ecolo, histoire de détourner l’attention des noces honteuses qui se préparent ? Et puis après tout, un parti qui tient ses promesses à l’électeur, ça fait mauvais genre. Il est grand temps que ces gens-là aillent se civiliser dans l’opposition pour qu'on puisse poursuivre son petit bonhomme de chemin entre personnes de bonne compagnie.
posted by melodius 22.4.03



{18.4.03}

 
le trou

Ce qui est tof en Belgique, quand on est râleur comme je le suis, c’est qu’à l’heure des bilans pré-electoraux, quand il s’agit de désigner le ministre le plus nul, on n’a que l’embarras du choix.

Bien sûr, il y a Laurette Onkelinx, ou encore André Flahaut, qui, en dignes socialistes qu’ils sont, ont frisé de nouveaux sommets d’ineptie et de démagogie à deux balles. Mais mon lauréat, mon numero uno à moi, c’est quand même Sa Vacuité Verwilghen.

Voilà un homme qui semble s’évertuer à incarner tout ce qu’on déteste dans l’arc-en-ciel. Tout est « communication » - dirigée, comme il se doit, vers son électeur moyen, dont le QI semble osciller autour des 40 - et pour la substance, c’est nada de kluute, rien de snol.

Sa Vacuité est apparue sur la scène politique comme une espèce de sous-Torquemada, histrion aux capacités d’acteur dignes de ces séries « érotiques » subventionnées par le contribuable français qu’ab3 inflige à la Belgique au nom de la francophonie, de l’exception culturelle et de la défense de la fesse hexagonale. Mais je m’égare. Après donc qu’il ait sévi à la commission d’enquête parlementaire « Julie et Mélissa », où il a contribué héroïquement à la bonne fin du futur recours à Strasbourg de Dutroux et consorts, l’un ou l’autre adepte de la théorie du chaos a cru intelligent de le bombarder ministre de la justice.

C’est là qu’on a commencé à réellement rigoler : il y a d’abord eu le « snelrecht » - Sa Vacuité est un attentat permanent contre la langue française, soit dit en passant : il est aussi responsable, si je ne me trompe, de l’infâme « estompement de la norme ». Cette procédure pénale accélérée a, comme il était prévisible, sombré avec corps et biens à peine était-elle lancée, faute de moyens ou d’être ne serait-ce que vaguement compatible avec la législation pénale préexistante. Qu’importe. Sa Vacuité passait à la télé dans sa cuirasse de chevalier blanc, bataillant valeureusement contre les forces occultes tapies telles des vampires au fond des palais de justice du royaume.

Ne parlons même pas de l’opéra comique en trop d’actes intitulé « réforme des polices » dont, il est vrai, Sa Vacuité n’est pas le seul acteur. Souvenons-nous par contre avec émotion de la promesse d’un assouplissement des exigences linguistiques imposées aux magistrats bruxellois. Celles-ci sont en effet une des principales causes du manque d’effectifs et donc de l’arriéré judiciaire colossal dont souffre ma bonne ville. On a attendu, on n’a rien vu. Oublions charitablement l’épisode du centre d’Everberg, qui a donné à Sa Vacuité l’occasion de remettre les vilains francophones à leur juste place. Rappelons-nous enfin l’affaire Mombaerts, lors de laquelle Sa Vacuité a pu exercer son hobby, la lapidation publique de magistrats qui ne peuvent se défendre, étant tenus, eux, par un devoir de réserve.

Et voilà qu’on se retrouve en fin de législature, avec sur les bras une grève « au finish » des gardiens de prison excédés par la surpopulation carcérale (à quand la barre des 200% d’occupation ?) que Sa Vacuité n’a même pas tenté de résoudre. Il y aura d’ailleurs bientôt un grève des avocats et – qui sait ? – des magistrats. Sa Vacuité s’en fout : Sa Vacuité a fait savoir au monde que c’est la faute aux autres. Car Sa Vacuité, non contente d’avoir aggravé une situation déjà exécrable, est également rapporteuse…

Enfin, il nous reste la satisfaction de savoir que Sa Vacuité est « bon communicateur », ce qui explique probablement son engouement pour l’éléphant blanc des Ardennes, j’ai nommé le nouveau palais de justice d'Arlon, procès Dutroux oblige. Car s’il est un thème permanent dans la carrière politique de Sa Vacuité, c’est celui-là : le trou. Souhaitons qu’il retourne à Termonde, celui qu’il n’aurait jamais dû quitter.

posted by melodius 18.4.03



{17.4.03}

 
tristes tropiques, bis

Depuis 1959, plus de cent mille Cubains ont connu les camps, les prisons, ou les fronts ouverts*. De 15.000 à 17.000 personnes ont été fusillées. « Pas de pain sans liberté, pas de liberté sans pain » proclamait en 1959 le jeune avocat Fidel Castro. Mais, comme le précisait un dissident avant le début du « régime spécial » - la fin de l'aide soviétique : « Une prison même pourvue en vivres reste toujours une prison. »

*les « fronts ouverts » sont des chantiers où les prisonniers sont assignés à résidence.

Pascal Fontaine in « Le livre noir du communisme », Bouquins, Robert Laffont, Paris, 1998, p. 779
posted by melodius 17.4.03

 
tristes tropiques

Mon ami Constantin a posté hier un petit texte fort bien tourné, comme à son habitude, sur les derniers exploits de la Crapule des Caraïbes, j’ai nommé « El Líder Máximo » Fidel Castro.

Ce grand enfant, idole de la gauche bien-pensante, a en effet profité de la guerre en Irak pour liquider en stoemmelinks trois ennemis de la revolución dénommés Lorenzo Enrique Copeyo, Birbaro Leodin Sevilla Garcia et Jose Luis Martinez Isaac. Ces malotrus prétendaient démocratiser le paradis socialiste sous les tropiques, s’opposant ainsi au sens de l’histoire et au bon goût alter-mondialiste. Septante-huit autres dissidents, généralement liés au Projet Varela, ont été condamnés à des peines de prison d’une moyenne de vingt ans, ce qui, vu l’âge de la plupart d’entre eux, équivaut à la perpétuité.

Comme j’ai mauvais esprit, j’ai voulu voir comment Fidel se débrouille, question droits de l’homme, en comparaison avec Le Symbole Vivant du Mal, j’ai nommé Agusto Pinochet.

Human Rights Watch publie fort opportunément de bien beaux rapports, et j’ai trouvé un petit quelque chose sur Cuba ainsi que sur le régime de Pinochet que je te conseille, gentil lecteur, d’examiner avec attention.

Oui, je sais. Tu me diras que Pinochet, lui, a quitté le pouvoir volontairement, chose dont personne ne suspecte Fidel d’avoir l’intention. Tu me feras remarquer que Pinochet a empêché un coup d’état communiste et que la gauche, menée par Saint Allende - qui s’est d’ailleurs tiré une balle en la cabeza avec un gun offert par Fidel himself - n’avait pas caché son intention de faire subir à l’ennemi de classe un traitement conforme aux plus belles traditions bolchéviques. Peut-être même attireras-tu mon attention sur le fait que Pinochet a assuré la prospérité de son pays, tandis que Castro a ruiné le sien.

Tout cela, ami lecteur, je le sais bien, mais il n’empêche que je suis assez d’accord - pour une fois - avec les bien-pensants (je tâcherai de ne pas en faire une habitude, c’est promis !) et que je n’éprouve rigoureusement aucune affection pour Pinochet, que du contraire. Comme on disait à mon cours de catéchisme, qui vit par l’épée finira par se couper la pa-pate, la fin ne justifie pas les moyens et d’ailleurs, jeux de mains, jeux de vilains !

Seulement, que dire alors de Castro, qui a tué au moins deux fois plus de monde que l’infâme Agusto et qui sévit encore, lui ? Et attention, les chiffres du rapport mentionné plus haut ne comprennent pas les balseros qui se noient en fuyant le régime de la Crapule des Caraïbes. Que dire des 20.000 prisonnier politiques dont « El Líder Máximo », dans un rare moment de candeur, avoua l’existence en 1961 ? Que dire des innombrables autres atteintes aux droits de l’homme à Cuba ? Que dire, je prends un exemple entre mille, de la persécution des homosexuels, une espèce protégée pourtant dûment référencée dans le grand martyrologue « progressiste » ?

Eh bien, le peuple de gauche ne dit rien. Pas la moindre petite manif, pas le moindre petit pet plus haut que l’autre de José Bové ou de quelqu’autre de ses gourous. Le peuple de gauche se contente de rêver au prochain cocktail que la meuf au Mitt’ offrira en l’honneur du barbudo pas cómico pour un sou.
posted by melodius 17.4.03



{16.4.03}

 
liens

Quelques-uns de mes liens libertariens non rothbardiens*, pour ceux que cela intéresse :

la page perso et le blog de David Friedman

A mon avis le théoricien libertarien le plus intéressant après Murray Rothbard. Son livre « The Machinery of Freedom », traduit sous le titre « Vers une société sans état », est un classique.

la page perso de Bryan Caplan

A ne manquer sous aucun prétexte ! (Anarchist FAQ, Museum of Communism, Libertarian Purity Test, etc.)

la page perso de Hervé de Quengo

Une mine d’informations, indispensable ressource libertarienne en français.

le site de Pierre Lemieux

Site québécois très axé sur la problématique des armes à feu.

le site de Bertrand Lemennicier

Important site français. Attention, les pages comportent des fichiers son A CHIER !

Laissez Faire Books

Ressource indispensable à tout libertarien qui se respecte... même si on pourra également consulter Amazon.com avec profit !


*Rothbard et les « Autrichiens » feront l’objet d’un post ad hoc plus fouillé ; je me considère en effet, gentil lecteur, comme un rothbardien « presque » orthodoxe. Certains liens se trouvent déjà sur ma homepage.

posted by melodius 16.4.03

 
les pensées du mollah

Tout le monde y allant de son petit article sur la guerre en Irak, gentil lecteur, il n’y a aucune raison que je ne t’inflige pas le mien ! Evidemment, le sujet est vaste, et je me bornerai donc, dans un premier temps, à partager avec toi mes inquiétudes au sujet de certaines conséquences probables de ce conflit.

Imagine, gentil lecteur, que tu sois un mollah iranien chargé de la défense nationale. Quels enseignements tirerais-tu de la guerre en Irak ?

Tout d’abord, avec la perspicacité qui te caractérise, tu auras sans nul doute remarqué l’écrasante suprématie militaire « conventionnelle » des Etats-Unis. Cette supériorité ne tient pas seulement à la qualité de leur personnel militaire – il semblerait que les Britanniques et les Israéliens fassent au moins aussi bien, sinon mieux – mais surtout à leur avance technologique d’au moins vingt ans sur le reste du monde et, tout simplement, à la masse d’hommes et d’équipements dont ils disposent. En termes purement militaires, c’est-à-dire si les Américains ne doivent pas trop se préoccuper de « dommages collatéraux » et peuvent y mettre le paquet, il est illusoire d’espérer leur damer le pion.

Ensuite, l’administration Bush junior qui, sous l’emprise maléfique des néo-conservateurs, affirmait être prête à utiliser cette force militaire pour peu qu’elle l’estimait nécessaire, a prouvé avec éclat qu’il ne s’agissait pas là de vains bavardages. En Irak, elle a agi en invoquant des arguments changeants et curieusement dénués de crédibilité, même pour un type aussi bon public que je le suis. Hors les ramollis de la calotte polaire et les acharnés de la guerre des civilisations, personne ne croit aux fameux liens entre le régime de Saddam et le terrorisme islamiste, et il s’avère maintenant que les Armes de Destruction Massive ® semblent bien n’avoir été qu’une invention de la propagande américaine, qu’elle est d’ailleurs en train de recycler ad usum Syrianibus.

En d’autres termes, gentil lecteur, les Etats-Unis sont parfaitement capables de faire la guerre à un pays pour le seul motif que son régime leur déplait, et ils ont fait savoir urbi et orbi qui c’est qui leur déplait exactement. Ca, c’est ce qu’en syriano-irano-lybiano-nord-coréen on appelle un « clear and present danger ». Sachant que personne ne peut espérer contrer les Etats-Unis dans une guerre classique, il ne faut pas être un grand stratège pour comprendre que seule une « force de frappe » nucléaire est de nature à vous mettre à l’abri des attentions un peu trop pressantes de l’Oncle Sam si, par malheur, vous figurez en trop bonne place sur The Axis of Evil ©.

Arrivé à ce point, gentil lecteur, tu auras sans nul doute remarqué que les Nord-Coréens ont fait exactement ce calcul-là, et que l’administration Bush se garde bien de les traiter comme de vulgaires Arabes, eux. Songe maintenant à tous les pays qui ont la bombe atomique et qui sont dirigés, soit par des impécunieux, soit par des sauvages, que pour des raisons diverses l’Oncle Sam se garde bien d’emmerder. Je me dis, moi, que notre mollah iranien doit être en train de négocier fissa un petit contrat de fournitures avec la Chine, le Pakistan ou quelqu'autre pays pourvu d'armes nucléaires. Idem pour ses homologues Axis of Evil © du monde entier. Or, s’il y a un point sur lequel je suis bien d’accord avec l’administration Bush, c’est que je me sentirais vraiment beaucoup mieux si tous ces braves gens n’avaient pas l’arme nucléaire. « Making the World Safe for Democracy », qu’ils disaient. On n’a pas fini de rire !

posted by melodius 16.4.03



{15.4.03}

 
le ver solitaire

Choqué ! Je suis choqué ! Imagine un peu, gentil lecteur, voilà que ces vilains cocos du NVA (Nieuwe Vlaamse Alliantie, pour ceux qui jactent pas la langue à Vondel) se permettent de réclamer la Fin des Transferts Financiers vers la Wallonie ®. Avec le manque d’élégance qui caractérise le Ménapien de base, ils suggèrent qui plus est que lesdits transferts ne servent qu’à financer ces politiques clientélistes et étatistes dont la Wallonie possède le secret, et non à participer bien-être moral et matériel du voisin wallon. Rhââââ, comment osent-ils, les cuistres ! Amora, déesse de la colère, me monte au nez !

Rassure-toi, gentil lecteur, je suis en bonne compagnie, la classe politique francophone au grand complet, de l’extrême gauche à l’extrême nulle, dans un de ces grands sursauts unanimistes et rageusement impuissants dont elle seule possède la recette, se propose de déposer plainte contre le NVA pour « racisme », non pas anti-con, mais anti-francophone. Personne ne semble leur avoir expliqué que la loi Moureaux que – détail navrant - ils ont eux-mêmes votée, exclut la discrimination linguistique (faut pas charrier, nos Vlaamse vrienden veillaient au grain !) Ou alors ils s’en foutent peut-être comme de mes larmes à l’heure de payer mes impôts, mais bon, c'est le geste qui compte n'est-ce pas, et tant que ça permet de jouer aux matamores sur RTL-TVI, tout va bien. En attendant, les politocards francophones, MR compris, nous pondent de beaux discours larmoyants sur la Solidarité que les Monstres Flamins Veulent Rompre®.

Bon, comprenons-nous bien, si on veut vraiment commencer à dépiauter notre beau Royaume Soviétique de Belgicanie, gentil lecteur, et tant qu’à se placer dans une contexte étato- (beurk) nationaliste (re-beurk), on pourrait s’intéresser aux transferts financiers de Bruxelles et de sa périphérie vers la Flandre, ou encore au captage flamand des sousous de l’état belgicain à partir des années cinquante, mais là n’est pas vraiment mon propos.

Toi gentil lecteur, je ne sais pas, mais moi, ce qui me laisse rêveur, c’est le naturel avec lequel ces m’sieurs-dames estiment pouvoir prétendre à la « solidarité » flamande pour transformer la Wallonie en Roumanie version Ceaucescu (en moins balkanique, c’est-à-dire en plus modeste et en plus chiant). Elio Di Rupo a d’ailleurs bien compris quel est l’intérêt de l’état-PS, chaque fois qu’on l’entend parler du plat pays qui est le mien, on a l’impression qu’un alien estampillé Libre Belgique a pris possession de son corps. Bref, tout ça me fait l’effet d’un ver solitaire qui viendrait se plaindre du manque de moralité de son hôte décidé à en finir avec cet encombrant invité.

Enfin, je suis certain que nos Vlaamse vrienden ont bien compris le solennel « ¡ no pasarán ! » de nos politocards francophones et qu’ils sont morts de trouille. Je sens qu’on va bien rire au Retour de la Jeunesse IV (7ème génération) de la Révision de la Constitution !
posted by melodius 15.4.03


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