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{27.6.03}

 
gengis and me

L'ami Gengis m'adresse une réplique à l'article immigration 2 et un texte plus général dans lequel il explique et défend les points de vue de Hans-Hermann Hoppe. Je l'en remercie très vivement et les publie évidemment avec grand plaisir. Je ne manquerai pas d'y répliquer à mon tour dans les jours qui suivent...
posted by melodius 27.6.03

 
gengis replies

Salut melodius,

Désolé pour le retard, voici mes commentaires sur tes posts concernant l’immigration.
Je me borne plus précisément à tes critiques sur Hoppe.

Je te rappelle ses 2 autres articles sur la question :

- The case for free trade and restricted immigration », Journal of Libertarian Studies, Summer 1998

- Natural order, the state, and the immigration problem”, Journal of Libertarian Studies, Winter 2002

Tu trouveras aussi joint mon post sur le forum liberaux.org l’an dernier.

Des débats farouches m’ont opposé à dSP et Sabato, notamment j’ai montré à dSP pourquoi la position de l’immigration libre était absurde.

1) « Le calcul économique rationnel est donc loin d'être le seul élément qui joue. Cette omission est assez surprenante lorsqu’on songe qu’à bon droit, Hoppe commence son exposé en critiquant le manque de subjectivité de l’argument économique pro-immigration ! »

« En d'autres termes, Hoppe, économiste autrichien, est incohérent en postulant qu'il convient de tenir compte du fait que la présence d'étrangers peut déplaire à d'aucuns. En effet, cette utilité négative supposée ne peut être retenue si elle n'est révélée par aucune action. La remarque me semble tout à fait pertinente. Merci Sabato !»


Hoppe ne cite ces exemples que pour illustrer ses propos, basés sur un raisonnement a priori. Il stipule que les gouvernants démocrates devraient se comporter comme les rois jadis, et considérer le pays comme leur propriété. Et en tant que propriétaires, ils ont pour souci de préserver la valeur de leurs biens, et le cas échéant exercer leur droit d’exclusion et de discrimination. S’ils pensent que des basanés improductifs, non chrétiens feront baisser la valeur de leur patrimoine, ils ont parfaitement le droit de les exclure.

C’est par pure déduction que Hoppe arrive à prévoir que des individus se regrouperont par affinités culturelles, religieuses, morales. Le critère économique pour lui n’est pas unique.
Cf. l'article Natural Order…, p. 16:

« Up to now, in the debate on immigration policy too much emphasis has been placed on consequentialist (utilitarian) arguments…The opposition against current immigration policies is ultimately independent of whether immigration will make per capita GDP (or similar statistical measures) rise or fall. It’s a matter of justice: of right and wrong. »

2) « L’histoire prouve en effet que les despotismes ne sont que très rarement éclairés – le libéralisme est d’ailleurs né en opposition au despotisme - et le présupposé implicite de Hoppe, selon lequel il serait plus réaliste d’espérer le retour au 17ème siècle que l’avènement d’une société libre, me semble absolument délirant .»

Hoppe n’a jamais implicitement défendu un retour à la monarchie. Dans son ouvrage, Democracy-The God that failed, dans le chapitre On the Impossibility of Limited Government and the Prospect for Revolution, p. 280, il a déclaré:

« While it is important that the memory of America’s past as a land of pioneers and an effective anarcho-capitalist system based on self-defense and popular militias be kept alive, we cannot return to the feudal past or the time of the American Revolution…Under these circumstances a completely new option has become viable: the provision of law and order by freely competing private (profit and loss) insurance agencies. »

3) « Le remède, selon Hoppe, du moins tant que l’état existe, serait de soutenir des politiques ultra-restrictives et discriminatoires en matière d’immigration, impliquant même une préférence nationale en matière de sécu. »

«…je n’en déduis pas, comme il le fait, qu’à défaut de société anarcho-capitaliste, le meilleur régime serait un despotisme éclairé et discriminatoire. »

« Il est particulièrement regrettable que Hoppe, considéré comme l'un des plus brillants disciples de Rothbard, ait réintroduit l'état par l'entrée de service de la maison libertarienne dont il avait, très opportunément, été chassé par la grande porte. »


Sur le fond, tu n’as pas bien compris ou lu attentivement les propositions de Hoppe. Celles-ci sont par ordre de préférence :

a) dans la situation actuelle, oui, une politique restrictive d’immigration. Mais cette solution constitue la moins satisfaisante à ses yeux.

b) un contrat individuel d’invitation. Solution la plus novatrice sur ces problèmes et aussi plausible.

D’après l’article que tu as cité:

« More specifically, it means distinguishing strictly between "citizens" (naturalized immigrants) and "resident aliens" and excluding the latter from all welfare entitlements. It means requiring as necessary, for resident alien status as well as for citizenship, the personal sponsorship by a resident citizen and his assumption of liability for all property damage caused by the immigrant. It implies requiring an existing employment contract with a resident citizen. »

Cette piste est détaillée dans les 2 autres articles signalés plus haut.

c) appel à la sécession.

« More specifically, the authority to admit or exclude should be stripped from the hands of the central government and re-assigned to the states, provinces, cities, towns, villages, residential districts, and ultimately to private property owners and their voluntary associations. The means to achieve this goal are decentralization and secession (both inherently un-democratic, and un-majoritarian). »

d) privatisation totale des « biens-services-espaces publics ».

Toujours dans l’article Natural Order… p. 20 :

« However, it’s essential to go beyond political secession to the privatization of property. After all, provincial and local political bodies (governments) have no more right to provincial property than the central government had to national property. The secession process must proceed further. Provincial or communal public property: roads, parks, government buildings, schools, courthouses, etc. must be returned to their genuine private owners and owner associations. »

Tu as critiqué avec raison la politique d’immigration restrictive de Hoppe, mais cette dernière aussi n’est pas satisfaisante à ses yeux. Conscient de cette mesure bancale, il avance des propositions dans un même but : faire reculer l’emprise de l’état, puis privatisation générale et totale. Tu ne trouveras jamais chez Hoppe une justification de l’état. C’est un anarcho-capitaliste ou libertarien hardcore.

Gengis Khan
posted by melodius 27.6.03

 
gengis on hhh

L’immigration constitue un domaine où les libéraux n’osent pas proposer des solutions conformes à leur philosophie humaniste.

Hans-Hermann Hoppe est un des rares à oser aborder ce sujet sensible. J’essaie de dégager l’essentiel de ses propos sur le sujet, et de voir les conséquences possibles concernant la France à travers deux de ses articles :

- The case for free trade and restricted immigration, Journal of Libertarian Studies, Summer 1998

- Natural order, the state, and the immigration problem, Journal of Libertarian Studies, Winter 2002

Les débats sur l’immigration tournent autour des conditions d’accès des immigrés et des conséquences de leur présence au sein de la population locale. Mais la question principale réside dans le fait de savoir si l’état a le droit de s’arroger le pouvoir décisionnel en matière d’immigration. Si le libéral répond par la négative, que propose-t-il à la place ?

Hoppe, comme tout bon prof d’économie, part du modèle idéal: celui d’un monde anarcho-capitaliste où l’état n’existerait pas, chaque territoire appartenant à des individus ou groupe d’individus. Un étranger ne peut venir s’établir dans un endroit privé que si le propriétaire l’y invite. La notion de frontière n’existant pas, chaque propriétaire (ou groupe de propriétaires) décidera, selon ses propres critères, d’autoriser ou non l’installation d’un immigré. Dans ce cas, il ne peut pas avoir d’immigration non désirée.

L’apparition de l’état change totalement les données. Les politiciens exercent leur pouvoir coercitif dans un territoire bien délimité à travers deux principaux instruments : la production de lois et la taxation. Les espaces ne sont plus basés sur les droits de propriété privée, mais sur des frontières artificiellement dessinées. A l’intérieur de cet espace nationalisé, appelé pays, l’état impose ses critères discrétionnaires d’immigration.

2 types de problèmes surgissent :

- un national désirant la présence d’un étranger, mais l’état s’y oppose : exclusion forcée.
- l’état admet l’installation de l’étranger sans l’accord de l’habitant : intégration forcée.

Par conséquent, l’état est seul responsable de l’immigration de masse non désirée et des problèmes dérivés.

Positions actuelles sur l’immigration

1) Les laxistes, partisans de frontières ouvertes. Des gauchistes ont même voulu piéger les libéraux en assimilant le dogme du laissez faire à l’immigration libre.

Le « laissez faire, laissez passer » concerne les marchandises et capitaux. Au 19ième siècle, ce mouvement s’opposait aux taxes douanières sur les produits instaurées par le gouvernement anglais.

Or, Hoppe le rappelle judicieusement, une marchandise ne peut entrer dans un territoire que s’il existait préalablement un accord entre un vendeur étranger et un acheteur local ou national. Donc ce produit est désiré par l’habitant du pays concerné.

Par opposition, l’immigration libre signifie qu’un étranger rentre dans un pays sans l’accord de personne !

Le libre échange suppose une volonté réciproque des deux parties. Il n’exclut nullement le contrôle des frontières, mais combat la taxation des produits et capitaux par l’état. Celui-ci n’a aucun droit d’interférer dans un échange librement consenti entre un national et un étranger par l’instauration de taxes douanières.

L’immigration libre est un non sens libéral.

2) Les restrictifs, conditionnant l’entrée des immigrés à des critères économiques,
politiques, religieux, culturels ou même raciaux. Certains libéraux (y compris Hoppe ou Salin) proposent l’interdiction à l’accès des diverses allocations sociales aux étrangers, prétextant que ces derniers ne feraient qu’aggraver le niveau des impôts. Cet argument est irrecevable car le problème de l’imposition est indépendant de celui des immigrés: le système des diverses aides sociales doit être réformé, certaines prestations devant disparaître, que le bénéficiaire soit un national ou non ne change rien à la question.

Ces propositions obéissent à des critères arbitraires, et surtout ne résolvent pas la principale cause de l’immigration de masse : l’état.

Solutions libérales

Constatant que l’état providence est la source de tous les problèmes des flux migratoires, Hoppe avance les propositions suivantes:

- faire reculer les espaces publics par la privatisation et la sécession. Les habitants doivent s’organiser en régions, départements, villes libres en refusant de reconnaître le pouvoir du gouvernement central. La privatisation des « biens publics » s’effectuerait sur la base des impôts : chaque contribuable possédera des actions des institutions publiques (écoles, rues, quartiers, terrains…) proportionnellement à ses impôts. Ces idées méritent un autre débat, et constituent un domaine de recherche très innovateur pour la pensée libérale.

- Puisque l’immigration doit dépendre de la volonté individuelle de l’habitant, un étranger n’aura le droit de venir s’installer que s’il est invité. Ceci se fera sous forme contractuelle.

Cette proposition est la plus originale et réaliste dans la situation actuelle.

Un contrat entre le résidant et l’immigré comportera les devoirs et les droits des 2 parties. L’habitant, durant le séjour de son invité, devra s’en porter garant. Il aura à réparer financièrement les éventuels préjudices causés par l’immigré, si ce dernier était incapable d’y faire face. Par contre, il peut résilier unilatéralement à tout moment le contrat, c'est-à-dire renvoyer l’étranger dans son pays. Le processus d’expérimentation dégagera des clauses types, et des assurances pourraient être contractées pour se prémunir contres les risques.

Cette solution supprime l’immigration de masse non désirée.

Conséquences pour la France

1) L’état ne s’occupera plus que des visas touristiques .Il n’existe plus de catégories de demandeurs d’asile politique et autres.

2) Fin des accords de Schengen. Rétablissement du contrôle aux frontières. Seul l’étranger possédant un contrat valide d’invitation peut entrer. Qu’il soit ou non intra européen ne change rien aux conditions. Ce sera véritablement la fin de l’idée de fédération européenne.

3) L’immigré devra être traité devant la loi comme chaque français (avec la particularité qu’il peut à tout moment rentrer dans son pays si l’habitant rompt le contrat).Cela signifie l’abolition de lois spécifiques qui le protègeraient, par exemple les lois anti- racistes. Un préjudice moral ou physique fait à un « blanc » devrait être sanctionné au même niveau que celui fait à un « non blanc ». Par contre, l’étranger devra aussi avoir les droits identiques au français : libre accès à la fonction publique (dont le statut devra disparaître à terme pour les nouveaux entrants), possibilité de voter et de se présenter aux élections locales et nationales.

Je mesure le fossé qui sépare ces solutions sur l’immigration des positions actuelles.
Elles sont cohérentes à la pensée libérale, basée sur les droits individuels. Elles ne sont pas utopiques puisqu’elles ne requièrent pas la disparition totale de l’état qui garde ses fonctions de justice et de défense du territoire.

Mais si les libéraux ne les proposaient pas, qui le ferait à leur place ? Au moins, les exposer et en débattre.

Gengis Khan
posted by melodius 27.6.03



{24.6.03}

 
ma bafouille à chichi

Monsieur le Président,

La presse nous annonce que vous auriez l'intention de grâcier José Bové à l'occasion du 14 juillet.

Je me permets de vous demander de ne rien en faire, et ce pour les raisons suivantes :

1. il me paraît inconcevable d'ainsi désavouer la justice française, qui a déjà fait preuve d'une grande mansuétude pour José Bové.

2. une grâce signifierait à ceux qui contestent le résultat des urnes de manière violente qu'ils sont assurés de rester impunis.

3. il me semble totalement contraire à l'équité qu'un homme tel José Bové bénéficie de passe-droits en raison de sa seule notoriété, de ses opinions politiques et du soutien dont il bénéficie au sein d'une certaine opinion. La loi est la même pour tous. J'imagine mal par exemple que vous grâciez des opposants au mouvement de Bové qui saccageraient ses champs ou le siège de son mouvement sous prétexte que ces délits sont politiques. Grâcier Bové est donc une gifle aux citoyens qui défendent leurs idées politiques dans le respect du droit.

J'espère, Monsieur le Président, que vous serez sensible à ces quelques observations, et vous prie de croire à l'expression de ma haute considération.

melodius (qui l'a signée de son vrai nom, of course)


Si le coeur vous en dit mes loulous, je vous engage à suivre mon exemple, soit en reprenant mon texte, soit en rédigeant une petite bafouille de votre cru. Vous pouvez joindre el Presidente Chichi ici.

Au trou, le malfaisant t'imbécile !
posted by melodius 24.6.03



{16.6.03}

 
"compétence" universelle

On l’avait prédit et ça n’a pas traîné ! Rumsfeld vient de présenter la note à la Belgique : les Etats-Unis refusent de voter les crédits nécessaires pour l’extension des installations de l’OTAN à Evere. Le Sénat américain examine même la possibilité de déplacer le siège de l’OTAN afin de punir la Belgique pour son attitude durant la guerre contre l’Irak. On chuchote même que – humiliation suprême ! - les Yankees verraient bien tout le machin déménager en Pologne.

Louis Michel, notre super (ex- ?) Ministre des Affaires étrangères « ne comprend pas ». T’en fais pas Louis, il y a d’autres trucs que tu ne comprends pas. On s’est tous bien marrés quand tu pissais contre les jambes du géant américain, mais, que veux-tu, ces petits plaisirs ont un prix. Ca me rappelle un petit emmerdeur qui n’arrêtait pas de m’asticoter à l’école. Quand je lui ai finalement flanqué la trempe qu’il méritait, il avait été se plaindre et geindre que j’étais lâche de m’attaquer à plus faible que moi. Je lui avais répliqué qu’il fallait surtout être vraiment con pour provoquer plus fort que soi, ce qui – ô injustice ! – avait fort diverti le préfet de discipline. Vivent les Jèses !

Bon, revenons à nos moutons. A la limite, je me fous pas mal du sinistre Rumsfeld et de l’OTAN. Ce qui est intéressant, c’est que Rummie a pris pour « prétexte » - nous y reviendrons dans un instant – certaine loi belge réprimant le génocide et autres joyeusetés et instaurant la « compétence universelle » des tribunaux belges.

En clair, n’importe quel quidam peut poursuivre n’importe quel autre quidam du fait de génocide, crime contre l’humanité etc. s’étant produit n’importe où devant les tribunaux du Royaume Soviétique de Belgicanie. On sent déjà la haute teneur en n’importe quoi de cette loi. Ca nous a valu un procès complètement bidon contre quatre Rwandais et une chiée de plaintes contre le monde entier et son cousin, notamment, et c’est là que le bât blesse, contre Sharon, Bush senior et une cascade de haut responsables américains et israéliens (Powell, le Général Franks, etc.) On peut comprendre que les mecs la trouveraient mauvaise s’ils étaient arrêtés par la valeureuse police belge en route pour une petite réunion à Evere. Un point pour Rummie-gueule-de-cuir !

Personnellement, je trouve cette loi totalement ridicule parce qu’inapplicable – on a bien vu ce que ça a donné avec les Rwandais – et surtout génératrice de frais faramineux supportés par le contribuable belge déjà tondu plus souvent qu’à son tour. On a déjà dû envoyer un magistrat faire du tourisme en Afrique centrale et ensuite organiser un procès « haute sécurité » pour les Rwandais, cela dans un pays où il faut attendre des années avant que le Tribunal de police juge d’un bête accident de la route ou le Tribunal de première instance d’un appel dans un stupide conflit locatif. Une fois de plus, on voit que la première préoccupation de nos chers gouvernants est de flatter leur vanité en jouant aux redresseurs de torts et aux donneurs de leçons sur la scène internationale, plutôt que de s’occuper des misérables besoins du serf-citoyen.

En plus, on n’a pas l’air cons de jouer aux matamores pour ensuite se rendre compte qu’on emmerde plus fort que soi et devoir battre en retraite à une vitesse qui rappelle les plus glorieux moments de l’histoire militaire française !

Enfin, le juriste anarchiste que je suis se marre doucement en constatant qu’une fois de plus, le sacro-saint principe de la séparation des pouvoirs est foulé aux pieds pour faciliter la vie de nos politocards. Car la solution trouvée est que le gouvernement pourra tout simplement passer à la trappe (techniquement, c’est un peu plus hypocrite que cela, mais c’est bien là le résultat visé) une plainte sur pied de la fameuse loi qui, pour une raison quelconque, n'aurait pas l'heur de lui plaire. Euréka ! Il suffisait d’y songer ! On avait déjà le système constitutionnel le plus tordu du monde, le droit fiscal le plus prédateur, le droit social le plus soviétique, nous voilà gratifiés du droit pénal le plus « progressiste ». Car il ne saurait être question de reconnaître qu’on a fait une connerie et retirer cette satanée loi, on a sa petite fierté n’est-ce pas. Putain de pays !
posted by melodius 16.6.03



{10.6.03}

 
les conséquences

Hier soir, j’étais avec des amis libertariens, Constantin, Walter et Aristophane, pour ne pas les nommer. On a discuté de choses et d’autres (Dieu, les rousses, la slivovitch, …) et évidemment, de politique. Là où ça a commencé à devenir hard, c’est quand on a parlé stratégie et des conséquences d’un engagement politique anti-establishment. Constantin a écrit aujourd’hui un petit texte sur l'incident qu’il nous a relaté, je n’y reviendrai pas. Aristophane nous a expliqué ses déboires au sein d’un parti politique et de quelle manière il s’est fait jeter après avoir osé contester le revirement du moment. Bref, c’était la folle ambiance. Moi-même, j’ai déjà eu l’occasion de me faire « ridiculiser » dans mon milieu professionnel pour avoir contesté le discours dominant.

Remarque, gentil lecteur, que chacun d’entre nous écrit sous le couvert d’un pseudo, notamment par crainte des conséquences que pourrait avoir la divulgation de son manque de « correction politique » sur sa vie professionnelle. A part ça, on a le droit de s’exprimer, merci bien. Mais pour peu que l’on doive composer avec ses supérieurs hiérarchiques (à l’instar de tel fonctionnaire libertarien de mes connaissances) ou avec les autorités de sa corporation, gaffe à ne pas tester les limites du système !

Tout cela nous a mené à la constatation qu’il faut vraiment beaucoup d’abnégation pour se lancer dans un combat politique qui demande beaucoup de temps et où on risque d’en attraper plein la gueule pour pas un rond. Quand on est marié et qu’on a charge de famille, ou que tout simplement on aime son travail, ça me paraît tout de même un souci légitime.

Et quid pour la stratégie politique ?

Je finis par me demander si la volonté de « réformer par le haut » n’est pas la – très compréhensible – expression de la peur de faire l’objet de représailles si on prend l’establishment de front.

J’écrirai un petit texte sur mes propres options dans un prochain post.

Ce matin, je suis un peu trop déprimé pour cela.
posted by melodius 10.6.03


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