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{30.10.03}

 
la corruption égalitariste du droit


D'ordinaire, le Droit est perçu et décrit comme une création politique, un objet de marchandage entre factions rivales. " Je vote cette loi avec toi, mais en échange tu votes celles que je propose aussi. " À cet égard, peu d'intellectuels (parmi lesquels les juristes) lui reconnaissent une nature objective ; ils ne s'en servent qu'en qualité d'instrument de puissance. Ainsi dénaturé, le Droit n'est plus que la très lointaine ombre de lui-même, une caricature grimaçante favorisant l'essor de conflits innombrables et en croissance constante. La guerre entre les individus à laquelle Hobbes prétendait mettre un terme par l'institution de la régie étatique est au contraire provoquée par l'intrusion de chacun dans la propriété de l'autre que permet le commandement législatif. En s'emparant de la loi, les hommes anéantissent le Droit.


Cette déclaration semblera peut-être péremptoire. En vérité, elle ne l'est point. La nature du Droit renvoie à l'existence humaine. En Droit naturel, ainsi que Frank Van Dun l'a noté, " le droit n'est pas conçu comme une règle, mais comme un fait, ou plutôt comme un ordre réel — les conditions du droit étant fixées par la nature des choses et en particulier par la nature de l'animal humain. " Chaque homme étant distinct et cependant en relation avec d'autres que lui-même, il ne peut dépasser certaines limites, au-delà desquelles la paix est rompue. Le Droit n'est pas le produit de la raison ; celle-ci le découvre comme l'ordonnancement des relations interhumaines en préservant la propriété de chacun sur soi-même et les fruits de son action. Selon l'expression consacrée par la tradition romaine, le Droit permet de " rendre à chacun le sien ". Autrement dit, en définissant qui détient quoi, il permet de rendre justice à chaque individu.


Dans ces conditions, et à l'encontre des théories en vigueur (parmi lesquelles la philosophie rawlsienne est la plus connue), le Droit ne saurait être qualifié d'égalitariste. Qu'est-ce à dire ? D'abord, il prend sa source dans la diversité humaine. Chaque individu poursuit des fins différentes, parce que chacun est un être à part. Il en découle que l'évolution de la propriété individuelle (son élargissement, sa dégradation, sa libre cession, etc.) est particulière à chacun de nous et ne peut résulter d'une égalité des chances ni s'accomplir en elle. Celle-ci est en effet impossible, c'est-à-dire incompatible avec la nature humaine. Preuve en est que, pour y parvenir, seule une opération tyrannique est envisageable. Ce but est d'ailleurs celui que se sont fixé les sociaux-démocrates de gauche et de droite : supprimer ou, en tout cas, faire reculer les inégalités. Mais, ce faisant, ils dérèglent gravement les relations interindividuelles ; en particulier par le recours massif à des politiques de transfert. C'est ce qu'ils nomment la " justice sociale ", comme si l'inégalité des individus était comparable à une injustice. Le consensus régnant autour de ce concept en dit long sur les intentions des hommes de l'État. Selon leur appartenance idéologique, ils favoriseront telle ou telle catégorie d'électeurs et de soutiens, mais jamais ils n'entreprendront de revenir à une conception objective de la justice — sans adjectif.


La " justice sociale " n'est que le masque couvrant la recherche de rentes et la satisfaction rapide de besoins aux dépens de tierces personnes - conforme à la vision hobbésienne de l’homme. Nous pouvons même la considérer comme l'aboutissement prévisible de la pollution politique de l'idée de Droit. Il est à noter qu'à notre époque de transferts généralisés, de moins en moins de biens appartiennent légitimement à leurs détenteurs, chacun devenant peu ou prou expropriateur d'un tiers qu'il ne connaît pas - en raison de l’emprise ininterrompue des moyens politiques au détriment des moyens économiques. Exproprié et expropriateur peuvent donc se loger dans la même personne. Ce fait serait inimaginable sans une organisation susceptible d'imposer silence aux récalcitrants et de diffuser une propagande ininterrompue vantant les présumés mérites d'une telle situation : l'État, agent et bénéficiaire de la corruption juridique.


Comme l'a judicieusement noté Pierre Lemieux, l'État-Providence est dangereux non parce qu'il aide les pauvres — ce que, du reste, il fait peu et mal —, mais parce qu'il repose sur la coercition " avant de conclure : " le problème n'est pas la Providence, mais l'État ". L'assistance aux pauvres n'est pas condamnable, pour autant qu'elle émane d'un acte volontaire ; c'est l'instrument usurpateur de l'État qui est immoral, en envoyant ses matons chez ceux qui ne respectent pas ses injonctions solidaristes. Ayant décrété un beau matin que la charité privée était insuffisante, impossible, voire nuisible (!), les gouvernants se sont une fois de plus arrogé un monopole. A qui le crime profite-t-il ? Je l'ai dit, pas aux nécessiteux. En réalité, la distribution autoritaire des ressources sert de prétexte à la mainmise des gouvernants sur la vie de chacun d'entre nous.


Plus essentiellement, à travers cette subversion de la charité, les statocrates prétendent contrôler le langage moral. Ils s'érigent en arbitres des relations sociales. C'est ainsi qu'on les entend quotidiennement exiger " plus de solidarité ", " moins d'égoïsme ". Outre que leurs leçons de morale ressemblent à celle d'un cannibale appelant ses hôtes à devenir végétariens, l'escroquerie éthique est complétée par le fait que, de toute façon, aucun choix n'est laissé aux individus. Car les injonctions mentionnées ci-dessus sont moins des ordres ou des conseils que des alibis de la rapine étatique. Lorsque vous recommandez à un proche d'agir en tel ou tel sens, vous lui laissez au moins la possibilité de ne pas se conformer à vos recommandations, l'État non.


Dans un langage de raison, une action est dite juste quand elle est accomplie sans léser et agresser quiconque. Un chauffeur de taxi qui décide de travailler à son propre compte en offrant un service à un prix moindre que ses concurrents ne porte aucunement atteinte aux droits de ces derniers et, a fortiori, de ses clients. En revanche, s'il décide de saboter les voitures des compagnies rivales, il commet bien évidemment un acte répréhensible. De même, si des directeurs de compagnies de taxis s'entendent entre eux pour baisser leurs tarifs, nul ne peut le leur reprocher sans mauvaise foi. Mais s'ils agissent de concert pour intimider et menacer leur rival, parce qu'il a, par exemple, attiré certains de leurs anciens clients, ils sont coupables d'agression et commettent donc un acte offensif, donc injuste.


Justice n'est donc pas équivalente à égalité ; elle évalue objectivement les actions des hommes, non leur situation économique, familiale ou sanitaire. Que mes cheveux soient châtains et ceux de mon voisin blonds ne peut être décrit ni déploré comme une situation injuste : peu importe que sa couleur capillaire soit naturelle ou artificielle, elle ne diminue en rien la propriété dont je jouis. L'idée de " justice sociale " induit la conception fumeuse que ce que j'ai, un autre l'a perdu - de sorte que, selon une logique établie de longue date, le Pouvoir doit rétablir un état présumé antérieur, dans lequel mon voisin et moi vivions sur un pied d'égalité. Or l'égalité est un mythe, invalidé tant par la logique que par l'expérience. Si nous étions par naissance égaux, pourquoi communiquerions-nous, pourquoi échangerions-nous des informations (sans lesquelles l'économie n'existerait pas) ? Si nous étions tous pareils, l'idée même de sujet humain n'aurait pas de sens, et donc la notion de préférence individuelle - au cœur de la réflexion libérale... et de l'action humaine.


Preuve que le libéralisme est la seule philosophie à s'accorder avec la nature humaine et les besoins individuels.


Omer Vidolis
posted by melodius 30.10.03



{28.10.03}

 
les keynésiens du centre-droit


Aux libéraux pragmatiques de France et de Belgique...


Le débat initié par des parlementaires « libéraux » en faveur d'un « plan Marshall pour le sport » démontre à ceux qui en douteraient encore qu'il s'agit de francs keynésiens - de droite ou du centre-droit, c'est possible, mais la belle affaire !

Comment s'en étonner quand on connaît les partis libéraux belges ? Dernièrement, Bart Somers - le Stevaert version schtroumpf obèse - a déclaré : « la différence entre la gauche et nous, c'est qu'eux veulent plus de théâtres et nous plus de salles de sports. » La couleur des leviers dirigistes change, pas la fréquence de leur emploi.

Passons aux francophones (pour lesquels les alter-cultureux brechtiens sont des clients politiques au même titre que les supporters de football), je tire la citation suivante du programme électoral 2003 du Mouvement Réformateur (abrégé en MR) :

Aujourd'hui, le rôle des institutions publiques est de donner à chacun la capacité de s'accomplir librement avec bonheur, sérénité et perspective. Chacun est en droit d'obtenir de cette nouvelle puissance publique qu'elle lui garantisse sa liberté d'initiative et assume en conséquence, avec détermination, son rôle régulateur pour :
- la démocratie et le gouvernement du bien public ;
- l'économie et la gestion des ressources financières ;
- la protection sociale et la garantie de la sécurité d'existence ;
- la culture et l'acquisition des connaissances ;
- la famille et le bien de l'enfance ;
- le travail et la créativité entrepreneuriale ;
- l'environnement et la sauvegarde du milieu ;
- la science et les modifications génétiques ;
- l'Europe, la mondialisation et l'évolution géopolitique mondiale.


Je passerai sur l'incongruité de certaines phrases (que signifie « s'accomplir avec perspective » ?), le pire ne réside pas dans ce salmigondis prudhommesque digne de quelque bonze fumeux. Attachons-nous plutôt à la longue énumération. Non, détrompez-vous bonnes gens, il ne s'agit pas des domaines d'où l'État sera chassé, mais bien de ceux dans lesquels il doit intervenir, pardon : qu'il doit « réguler » (traduire par : réglementer). Quelle différence avec un programme totalitaire ? Ce que nous proposent les politiciens réformateurs, qui osent d'ailleurs à peine s'appeler « libéraux », n'est rien d'autre qu'un marché de dupes. « Nous vous concédons un peu de liberté, clament-ils, mais attention, l'État vous surveillera pour votre bien et assurera de la sorte la justice sociale (avec l'argent que nous vous aurons confisqué). » Un exemple entre mille, le ministre des Finances voudrait rester dans l'Histoire comme l'homme de la Réforme fiscale (présentée comme un cadeau, mais alors elle l’est à la façon du mafieux qui retire momentanément son flingue de votre tempe pour le recharger). L'excellence suffisante demeurera surtout comme celui qui a permis de renforcer le contrôle eurocratique des comptes bancaires et la calamiteuse harmonisation fiscale. Dans sa grande mansuétude, il a aussi permis aux épargnants qui ont eu l' «indélicatesse » de placer leur argent à l'étranger de le rapatrier... moyennant amende ! Des syndicalistes du ministère des Finances y sont évidemment allés de leur couplet sur l'ultralibéralisme de l'excellence, déplorant que l'Etat accorde une prime aux mauvais-Belges-obsédés-par-le-profit-et-rongés-par-l'égoïsme. Outre qu'il faut beaucoup de toupet pour oser appeler « prime » la confiscation d'une partie de vos biens, il est particulièrement révélateur de la moralité de cette confrérie du larcin autorisé que des brigands jouent aux preux chevaliers blancs.

Par ailleurs, avec la menace du « contrat d'adhésion citoyenne », un cran de plus dans la supercherie et l'hypocrisie est entamé. On n'est en effet pas très loin des référendums truqués, de règle à Cuba ou au Zimbabwe. Là aussi, l'Etat est promu au rang orwellien de citoyen suprême. Je n'invente rien, la priorité électorale du MR se formule ainsi : « instaurer un État citoyen et neutre ». Étant donné que la fonction de citoyen a pour seule raison d'être de voter contre les intérêts individuels, reconnaissons aux hommes de l'État pseudo-libéraux une grande franchise dans la première partie de leur projet. En revanche, la neutralité contredit directement le critère de la citoyenneté, tout sauf impartial.

Comment pourrions-nous avoir des craintes sur la sincérité libérale de nos hommes de l'État adipeux ? Enfin, voyons ! Les auteurs du Manifeste des Réformateurs ne lésinent pas sur les arguments percutants pour nous convaincre de leur audace libérale. Nous apprenons d'abord que le libéralisme a été partie prenante de chacune des grandes réformes requises par le développement de la société : la démocratie parlementaire, le suffrage universel, l'enseignement obligatoire, la sécurité sociale, l'égalité entre hommes et femmes... Sa force vitale est le respect de la liberté de l'être humain. Liberté qui est toujours au cœur du libéralisme authentique, celui qui tend à concilier démocratie, initiative, justice sociale et éthique politique. L'État préventif, égalitariste et spoliateur serait donc conforme aux vœux des penseurs libéraux... Ce contresens résulte d'un fait patent : comme l’ami Aristophane aime à la souligner, la réflexion est devenue une activité honteuse dans les rangs du MR, où chacun se doit d'affirmer un pragmatisme propice à toutes les compromissions et toutes les sinécures.

De plus, dans l'introduction du programme, le capitalisme est dénoncé comme un danger pour la démocratie libérale et l'économie de marché (distinguée avantageusement du capitalisme, comme le font tous les sociaux-démocrates !). En ce qui concerne la démocratie dite libérale, qui veut dire depuis longtemps « dictature étatiste », un vrai libéral devrait se réjouir du pouvoir prêté, à tort ou à raison, au marché capitaliste de renverser les structures obèses et sclérosées du pouvoir politique. Las ! Il y a quelques années, le chef également obèse et sclérosé des Réformistes, Louis Michel, avait pu déclarer, avec son aplomb coutumier, que la spéculation boursière n'avait rien de libéral. De même, Chirac n'avait-il pas dénoncé cette même spéculation comme « le sida de l'économie » ? La pique aimable du président français ne conviendrait-elle pas à merveille pour décrire fidèlement l'État national ou mondial en actuelle construction ? Coïncidence étrange, ces deux personnalités n'ont que la gouvernance mondiale aux lèvres. Fascinés par leur idole corrézienne, les pontes du MR, dont l'ex-président — Daniel Ducarme — prétend ne pas accepter l'intégrisme écologiste, nous assènent la fadaise suivante : le concept de développement durable appartient au patrimoine commun de l'humanité. Pourquoi parler d'un « patrimoine commun » ? En effet, cette locution signifie lourdement qu'il existe des biens qui doivent appartenir à une collectivité locale, nationale, voire mondiale. Ce qui est naturellement impossible et injuste : un patrimoine ressortit à un individu précis (ou à une association volontaire d'individus), mais n'est assurément pas l'attribut d'un groupe politique. Le pseudo-patrimoine de l'humanité ne correspondant pas à la réalité, il n'est qu'un concept erroné, un flatus voci. Mais, rien à faire, pour témoigner de son collectivisme solidaire et citoyen, un certain secrétaire d'Etat bruxellois est allé récemment jusqu'à signer une tribune avec le super-gauchiste Ricardo Petrella, chantre de la flotte collectivistée !

Placer par exemple les ressources naturelles (eaux, forêts, sous-sol, air, etc.) dans les mains de fonctionnaires, par vocation irresponsables, il n'y a pas de méthode plus certaine pour les gaspiller, les appauvrir et créer ou aggraver la pollution. Évoquer la médecine en se réfugiant dans un ni-ni paresseux, ni étatisation (plus la peine, Dédé ! elle s'est produite il y a cinquante ans) ni privatisation (ce n'est pas pour demain, on est en Belgique tout de même), c'est montrer le peu de cas que l'on fait de la responsabilité individuelle et surtout de la santé de ses semblables. Les inconditionnels du MR me répondront en s'inspirant d'une des plus hautes pensées tirées du petit livre bleu du président M... ichel : « Eh bien quoi ! Nous ne vivons plus au XIXe siècle ! Nous allons changer les choses, parce que nous avons changé nous-mêmes. Voulez-vous de ce dogmatisme laissez-fairiste ringard auquel les socialistes continuent de nous identifier ? » OUI ! mais les ringards, ce sont les charlatans qui nous font croire que le capitalisme est nocif. « Comment ! Vous rendez-vous compte qu'avec de tels propos, nous sommes condamnés à être isolés politiquement ? Vous voulez que nous les laissions gouverner tout seuls ? » NON ! Je ne veux (et suis-je vraiment le seul ?) être gouverné par personne d'autre que moi-même — qu'il fût rouge, bleu, vert ou orange rayé noir à pois carmins.

Chacun l'aura compris, le rejet du capitalisme est notamment motivé par la crainte d'être excommunié et, de ce fait, exclu du pouvoir. Plutôt que de défendre le libre-échange, le droit de propriété, la liberté de choix intégrale, mieux vaut, estiment les parlementaires dits libéraux, vomir sur l'éthique capitaliste et accroître ses chances de participation gouvernementale. J'ajoute que, non, les « libéraux » (belges, mais on pourrait en dire autant de leurs homologues britanniques, canadiens ou français) n'ont pas changé ; ils sont systématiquement prêts à sacrifier la liberté sur l'autel de l'État pour obtenir un strapontin. Les pontes du MR servent une marmite réchauffée : le classique renvoi dos à dos que leurs prédécesseurs avaient déjà cuisiné dans les années soixante. J'ai ainsi retrouvé une citation tirée d'un manifeste antédiluvien du PLP (Parti de la Liberté et du Progrès) stigmatisant le communisme, ce qui est le minimum, mais également le capitalisme, « qui apporta à l'homme la liberté, mais dans l'injustice sociale ». Je ne sais si nous vivons encore au XIXe siècle, du moins certains slogans et autres déclarations viriles donnent à penser que le XXe siècle étatique n'est malheureusement pas encore complètement derrière nous.

La mèche est définitivement vendue quand le président du Mouvement déclare avec sa légendaire assurance tribunicienne : Pour l'idéologie réformatrice, la citoyenneté est l'affirmation de la primauté du politique sur les seuls rapports économiques et sociaux. Je n'aurai pas la cruauté de citer le nom des philosophes et dirigeants politiques qui ont ainsi vanté la supériorité de la collectivité coercitive sur l'individu, on me traiterait de vil diffamateur. Ne croirait-on pas, cependant, lire quelque antique brochure marxiste quand nous tombe sous les yeux ce condensé de méchante philosophie de l'histoire : Au cours des siècles précédents, l'organisation de nos sociétés a instrumentalisé l'être humain en le plaçant avant tout dans un processus de production économique et de dépendance sociale. Visiblement, le brave et sonore dignitaire n'a pas lu les bons auteurs libéraux, sinon il aurait appris que c'est par les organisations politiques et étatiques que l'individu a été opprimé, et non par le marché qui, en se développant, l'a progressivement libéré de ses servitudes tribales. Mais je crains d’être par trop injuste. Oui, il existe bien une dépendance sociale, mais il s’agit de la servitude des individus exercée par les hommes de l’État !

De même, en les étudiant, l’ancien président du MR aurait découvert que l'homme ne souffre pas de trop de capitalisme, mais de trop de politique. Enfin, s'il avait lu les classiques de la liberté, il aurait appris que les penseurs libéraux ont toujours dénoncé la prééminence agressive du politique sur les rapports interindividuels volontaires. Mais, comme il ne s'intéresse qu'aux échéances électorales et au déplorable jeu des chaises musicales qui en découlent dans notre riant royaume, M. Ducame estime que la raison d'être de la citoyenneté est de forger une démocratie réelle, concrète, effective, refondée sur les valeurs qui évitent la dispersion des responsabilités et l'absence de repères sociétaux. Rien de pire en effet pour un étatiste que la liberté de choix réservée aux individus, ce que les marxistes dénigraient comme un droit formel et vide. Aujourd'hui les libéraux-démocrates-réformateurs labellisés Oxfam ou Greenpeace usent des mêmes ficelles rhétoriques pour stigmatiser les — évidemment — affreux et sanguinaires doctrinaires de la liberté. Ceux-ci seront conspués par les thuriféraires du « nouveau libéralisme » (navrante expression inventée il y a un siècle par les étatistes roublards), comme jadis Patrick McGoohan, le N° 6 dans la fameuse série Le Prisonnier, était jugé pour individualisme par les moutonniers habitants du Village.

Révélateur est cet aveu involontaire : L'éthique de la réforme que nous revendiquons doit réconcilier liberté et égalité, les fondre en un socle commun de références : celles d'un libéralisme politique et social, une idéologie de la citoyenneté libre, solidaire et responsable. Sacré John Rawls ! sa pensée aux vertus exclusivement soporifiques et laxatives ne cesse de faire des petits aux idées de plus en plus courtes. En fait, la supercherie est cousue de fil blanc : dès lors qu'au vocable « libéralisme » est ajoutée l'épithète « politique », il apparaît clairement que l'on n'a pas saisi la nature indivisible de cette philosophie. Il faut séparer la société et l'individu de l'État, non le libéralisme de lui-même. Ce serait un péché contre la logique... que commettent tous les hommes politiques, sans aucune exception. Ainsi agissent les Réformateurs, qui opposent liberté et capitalisme, pendant qu'ils unissent erronément responsabilité et solidarisme. C'est clair : ils veulent, à l'instar des autres partis ou mouvements, rapprocher société civile et pouvoir(s) politique(s) afin que celui-ci contrôle encore plus celle-là... De sorte que le libéralisme ducarmo-michélien se réduit à un concept affadi, le « libéralisme public », ou keynésianisme du centre mou - propre au ventre plein de ces songe-creux étatistes.

De toute façon, si le parti libéral de Belgique fut chronologiquement la première organisation parlementaire d'Europe continentale, il s'est rarement montré à la pointe du combat libéral. Ceci a sans doute été conditionné par cela. Justement à cause de sa caractéristique intrinsèquement politicienne, donc étatiste. De 1846 (année de sa fondation) à nos jours, la famille libérale a toujours oscillé entre le progressisme du type radical-socialisme (pensons à un Paul Janson, oncle du socialiste Spaak) et le centre-droit conservateur. De ce dernier courant, Walthère Frère-Orban fut un acteur fameux, mais qui suscite aujourd'hui encore pas mal de malentendus. Curieusement, les historiens du libéralisme belge le rangent d’ordinaire parmi les Doctrinaires du libéralisme. Lui qui, dans le cadre de ses fonctions ministérielles, réglementa les assurances, créa le Crédit communal en 1860 avant de fonder la Caisse générale d'épargne et de retraite cinq ans plus tard ! Lui que ses détracteurs du parti catholique avaient traité de communiste parce qu'il avait institué le Crédit foncier et qui se montra effectivement tel, puisque son dernier gouvernement nationalisa les compagnies du téléphone. Rien de bien exaltant en somme dans l'histoire politique du libéralisme belge.

En France aussi, certains s'imaginent qu'en applaudissant à la moindre foucade chiraquienne ou à la plus banale raffarinade, ils se comportent en libéraux. Ils agissent pareillement aux soutiens des néo-conservateurs. La droite n'est pas libérale ; elle demeure autant étatiste que la gauche. Seules les méthodes diffèrent, comme aiment à le rappeler ses partisans (fort honnêtement, au demeurant). L'actuelle entreprise de « normalisation » idéologique se confirme avec l'ancrage social-démocrate de la prétendue famille libérale francophone. Quand donc entendra-t-on la voix des vrais libéraux ?

Omer Vidolis
posted by melodius 28.10.03



{23.10.03}

 
puute van de koech !

Ik zen uuk branchei ! Veu niki goanekik maa uuk lanceire in nen tweitoeligen blog, mo ni Frans/Engels se, da is afgezoegd. Ik zenekik giene kikvors zenne tich !

Dames en Eire, ie edde dus den iesten blog Frans/Brussels Vloms. Da allemoel om ulle te loete weite datte Franse vertoelink veu "Don't tread on me" nog gedebatteid wed, mo dakik en goei em gevonden in 't Brussels Vloms gisterenoevend oep de staminei met de Konstantijn: "Puute van de koech !"

Ik stellekik den uuk veu oem der direk den devies van te moake veu den ludieken avant-gard' van de Brusselse libertariërs.

Allei, santei tich !



Moi aussi je suis branché ! Je me lance, l'espace d'un post, dans le blog bilingue, mais pas français/anglais hein, ça c'est banal. Je ne suis pas un batracien moi !

Voici donc, Mesdames et Messieurs, le premier blog français/bruxellois.

Tout ça pour dire que si la traduction française de "Don't tread on me" est toujours débattue, j'ai trouvé une bonne traduction bruxelloise hier soir au cafetar avec Constantin : "Puute van de koech !"

Je propose d'en faire de suite la devise de l'avant-garde ludique des libertariens bruxellois.

Allez, santé !

posted by melodius 23.10.03



{14.10.03}

 
liste des liens

Pour des raisons de lisibilité, j'ai décidé d'ôter tous les liens du "template" de mon blog et de les concentrer ici, ce qui me permet par ailleurs de les commenter brièvement.

J'en profite par ailleurs pour compléter la liste.

L’avant-garde ludique des libertariens bruxellois

L'Empire de Constantin [b]
Élégant comme Céladon, agile comme Scaramouche, je vous préviens, cher Mirmidon, qu'à la fin de l'envoi, je touche! ...

Aristophane Triboulet [b]
Faut-il encore présenter notre libertin préféré ?

Urgesat ! [fr]
Urgesat ! SF [fr]
Urgesat ! SF page 2 : de l'anti-utopie [fr]
Urgesat ! Larry Niven [fr]
Urgesat ! Education [fr]
Sylvain Gay, l’animateur de la galaxie Urgesat !, est Français, ce qui ne l’empêche pas d’être un membre estimé de l’avant-garde ludique des libertariens bruxellois.

Il manque à cette liste ceux qui n’ont pas encore de présence indépendante dans la blogosphère (Walter Rebuttand, Omer Vidolis et Cécile Philippe) et ceux dont j’espère qu’ils se joindront bientôt à nous (VeloDeus, Sabato, et d’autres encore !)

sites amis

Liberaux.org [fr]
Catallaxia [fr]
Les sites de Fabrice Ribet, infatigable et indispensable rassembleur libéral. Je profite de l’occasion pour le remercier bien sincèrement pour tout son travail. Ne pas rater les forums !

Institut Molinari [b]
Tapi dans l’antre de la bête, l’Institut Molinari, sous la houlette de la charmante Cécile Philippe, tente de libéraliser l’Europe.

La Page Libérale [fr]
Pas libertarienne, hélas ! Sous la direction de l’énergique Hervé Duray.

blogs amis

whOOps [fr]
Le site de Claire, malheureusement en sommeil. Mais elle sévit encore sur la PL et à l’Institut Molinari

Zek's blog [fr]
Exocet libéral. Polémiste hors pair et commentateur culturel inspiré que j’ai déjà eu l’honneur de recevoir ici. Accessoirement, mon adversaire préféré. Attention, il est d’une mauvaise foi crasse dès qu’il s’agit de moi !

Lep's corner [fr]
Liberté [fr]
Blogorrhée [fr]
Ase's corner[b]
Quatre sites libéraux de très haute tenue. On regrettera le ralentissement du débit du Blogographe et de Lep…

Eskoh [fr]
Vipère Lubrique [fr]
Les techno-papes libéraux.

The Free Goat [ch]
Mobius In Flight [fr]
Jeunes et libéraux.

Sites libertariens

LewRockwell.com [us]
Ludwig von Mises Institute [us]
Antiwar.com [us]
Strike The Root [us]
le Québécois Libre [qc]
Sites libertariens généralistes animés par des équipes importantes. Le Québécois Libre possède les intéressantes particularités d’être rédigé principalement en français et de ne pas se livrer à l’apologie du bellicisme messianique. On ne peut malheureusement en dire autant de beaucoup de sites, home pages et blogs libéraux francophones.

Home pages libertariennes

Home page de David Friedman [us]
Plutôt bordélique, mais David Friedman est un des tous grands messieurs du libertarianisme.

Home Page de Bryan Caplan [us]
Une mine d’informations, de l’anarchisme à (l’anti-)communisme.

Liberalia [ch]
Pierre Lemieux [qc]
Bertrand Lemennicier [fr]
Remarquables sites libertariens francophones. Liberalia est la cyber-émanation de l’excellent Christian Michel.

Hervé de Quengo [fr]
Indispensable ressource de textes libertariens en français.

Faré, le site [fr]
Home page de Marc Grunert [fr]
Parfois contestables mais toujours stimulants.

autres blogs libéraux et libertariens

LewRockwell.com Blog [us]
Mises Economics Blog [us]
Antiwar Blog [us]
Faut-il réellement préciser ?

Le blog de Johan Norberg [no]
Une star libérale !

quo vadis [it]
Sympathique blog libertarien transalpin, à forte fibre régionaliste.

Faré, le blog [fr]
Contrepoison [fr]
Intellectuels libéraux de haut vol.

Le Blog d’Adhémar [b]
Malheureusement en sommeil.

Un Swissroll [ch]
Libéral ou pas ? Intéressant en tout cas !

Et pour finir quelques blogs de gauche, histoire de faire semblant d’avoir l’esprit ouvert…

Navire.net [fr]
Une rondelle de saucisson et l’addition [fr]
404 Brain not Found [fr]


addendum du 29 octobre 2003

Le champ libre [fr]
Excellent site découvert grâce à Liberté [fr].
posted by melodius 14.10.03



{10.10.03}

 
l'inexorable déclin de l'enseignement des mathématiques en France

Mon naturel feignasse est désormais légendaire, mais grâce à Dieu, j'ai des amis brillants qui me permettent d'alimenter ce blog.

Je cède donc la plume, ou plutôt le clavier, à VeloDeus.




Jeune agrégé de mathématiques, j'ai cette année la joie d'enseigner ma matière dans une classe de Mathématiques Supérieures. J'ai pu immédiatement constater que, si la vieille rengaine sur le thème "les jeunes générations sont décidément moins [blip] que la nôtre (remplacer [blip] par, au choix, "intelligentes", "cultivées, "bien éduquées", etc...) est généralement dénuée de toute possibilité de comparaison objective, la proposition selon laquelle le niveau mathématiques des élèves dans l'enseignement supérieur est en chute libre depuis vingt ans est parfaitement juste.

Une vérification empirique fut organisée en juin dernier, avec des résultats spectaculaires. Je fais bien entendu allusion au sujet du baccalauréat scientifique, qui a fait couler beaucoup d'encre ... dans les journaux, mais hélas pas sur les copies des élèves pendant la dite épreuve. Le sujet du scandale n'était ni plus ni moins qu'un sujet qui aurait été jugé parfaitement adapté il y a vingt ans, et n'aurait pas été accompagné de la moindre protestation.

Une rapide comparaison fait apparaître que le programme actuel de Sup correspond pour une moitié à ce que les élèves d'il y a 20 ans abordaient en classe de Terminale, tandis que l'autre moitié recouvre une partie du programme de Sup d'alors. En admettant que le niveau des élèves est à peu près "proportionnel" à celui des programmes abordés, ceci fournit une indication assez frappante sur le délitement du niveau des élèves en quelques années.

Dans un registre plus subjectif, on pourra également prendre en compte les impressions des examinateurs de l'agrégation de Mathématiques, qui constatent d'une année sur l'autre une constance dans l'excellence des élèves formant le haut du panier (essentiellement ceux qui ont eu la chance d'avoir assez tôt dans leur scolarité des professeurs qui les poussaient et n'hésitaient pas aller s'aventurer hors du programme obligatoire - professeurs de grands lycées qui n'ont rien à craindre d'une Inspection, en général), et une chute radicale du niveau des mal classés, au point de refuser de pourvoir les dix dernières places de l'agrégation de maths, jugeant les candidats trop faibles.

La baisse constante du niveau des élèves depuis vingt ans paraissant donc indiscutable, trois questions méritent d'être posées :

1. Au fait, les maths, à quoi bon ?
2. Comment en est-on arrivé là ?
3. Comment inverser la tendance ?

Dans ce premier article, j'essaierai de donner quelques arguments en faveur d'un renforcement du contenu de l'enseignement de mathématiques, puis dans des articles suivants, j'avancerai les causes probables de la situation actuelle, et donnerai enfin quelques pistes pour redresser la situation.



Un récent ministre de l'Eructation Nationale déclarait voilà quelque temps déjà que les mathématiques étaient dépassées, et qu'avec les machines actuelles, il n'était plus utile que les élèves apprennent à calculer par eux-mêmes. Le type de reflexion de café du commerce qui a le malheur d'être ancrée dans pas mal de têtes. Le sinistre oubliait trop vite que les mathématiques ne se limitent pas à un savoir faire technique et à l'utilisation d'un catalogue de formules - on peut constater d'ailleurs que l'on est tombé à un point où on ne demande plus aux élèves de lycée d'en apprendre une seule, puisqu'"un formulaire leur sera fourni le jour du bac". Si le pachyderme malfaisant avait fait oeuvre de salubrité publique en réfléchissant avant de parler, il aurait pu constater que l'écrasante majorité des élèves issus d'une classe préparatoire scientifique n'utilisera dans son métier futur qu'une quantité infime des des concepts et connaissances mathématiques acquises au cours de leurs années de prépa. Cette constatation faite, si les écoles d'ingénieurs continuent obstinément de recruter leurs élèves via des épreuves de mathématiques, on doit bien supposer qu'elles ne sont pas victimes de je ne sais quel lobby des mathématiciens impérialistes, mais qu'elles agissent de la sorte pour une bonne raison.

On avance souvent que les Mathématiques offrent un moyen de sélection peu coûteux et assez robuste, étant sous-entendu que le contenu des programmes abordés importerait peu pour les écoles qui recrutent, tant qu'elles ont là un moyen de sélection. Si c'était vraiment le cas, on voit mal pourquoi les GE perdraient leur temps à concocter des sujets de Maths et ne les remplaceraient pas directement par des tests de QI. Alors oui les maths sont un (bon) instrument de sélection, mais ne voir en elles que cela est parfaitement réducteur.

A,mon sens, il y a essentiellement deux raisons pour que les écoles conservent des épreuves de Mathématiques à leurs concours, et, par extension, pour continuer à enseigner cette discipline à des étudiants qui ne se destinent pas à la recherche. La première est que les Maths sont une boîte à outils indispensable pour pouvoir espérer faire quoi que ce soit dans un domaine scientifique "dur" (ce qu'un géologue ventripotent obnubilé par sa discipline - au point de modifier les répartitions horaires dans le secondaire pour le favoriser - est bien incapable de percevoir).

La seconde est que les mathématiques du supérieur (et dans une moindre mesure le peu de géométrie qui reste dans les collèges et les lycées) permettent de développer des capacités indispensables pour des futurs cadres et ingénieurs : apprentissage de la rigueur du raisonnement (remarquez au passage la connotation de plus en plus péjorative que prend le mot "rigueur" au fil des ans), manipulation de concepts abstraits, vision dans l'espace, utilisation d'un vocabulaire précis. Toutes choses qui font hélas défaut à la plupart des jeunes gens qui décrochent le baccalauréat de nos jours.

D'un point de vue politique, une vision pessimiste serait de considérer que la rigueur intellectuelle et la maitrise du raisonnement sont relativement inutiles dans la société actuelle, où le vide conceptuel du discours politique ne semble plus choquer grand monde. Il vaudrait donc mieux apprendre aux jeunes à "communiquer", c'est à dire essentiellement à émettre du n'importe quoi bien emballé, plutôt qu'une pensée construite. Dans la démocratie spoliatrice-redistributrice, il est effectivement crucial d'être passé maître dans l'art de la revendication pour bénéficier des largesses de la Mère Etat : celui qui a la plus grande gueule ramasse le pactole, comme l'a bien fait remarquer Hoppe dans sa destruction du concept-bidon d'égalité des chances.

Etant plutôt optimiste de nature, je pense qu'il est au contraire urgent de former l'esprit des nouvelles générations afin qu'elles puissent disposer des armes intellectuelles pour s'attaquer de front à la caste stato-socialiste qui gère les démocraties occidentales. Les mathématiques, comme d'ailleurs l'économie, me paraissent un outil de choix dans cette formation. La rigueur mathématique, la précision des outils et du vocabulaire employés sont indispensables pour donner aux jeunes gens une partie des structures mentales qui leur permettront de penser par eux-mêmes, et sont également un précieux antidote au relativisme ambiant.

C'est en lisant la prose de la cohorte de crétins pathologiques qui fréquentent un site comme celui d'Indymédia qu'on peut prendre la mesure de l'avancement du processus de déstructuration mentale (pour employer une expression du Professeur Lemmenicier) à l'oeuvre depuis des décennies en Occident, et qu'on peut comprendre l'urgente nécessité de renforcer l'enseignement mathématique, plutôt que de laisser s'affaiblir.

Enfin, s'il l'on se borne à ne considérer que l'utilité de l'instruction reçue dans la vie professionnelle future des étudiants, on constate empiriquement que ceux qui ont eu par le passé une formation mathématique solide sont statistiquement ceux qui réussissent le mieux dans le monde de l'entreprise, quand bien même le seuls outil mathématique dont ils ont jamais besoin est l'inusable règle de trois. Dans son ouvrage provocateur intitulé "Does Education Matter ?" (Ed: Penguin Education), la pédagogue britannique Alison Wolfe cite une étude faisant apparaître qu'à niveau d'étude équivalent et à emploi équivalent, les individus ayant passé le A level de mathématiques gagnent en moyenne 10% de plus par an que ceux n'ayant pas passé celui-là.

Citons donc Wolfe pour finir : "Of course, we can't be sure that people are actually more productive because of their math skills. But, because we are looking at the effects of a qualification which most employers and colleagues won't even know that the individual possesses, it does seem very likely that this is the case".


Dans le prochain article, je donnerai quelques unes des raisons qui peuvent expliquer le déclin de l'enseignement des mathématiques en France. Mais en attendant, je retourne corriger la montagne de conneries que mes élèves m'ont rendu en guise de devoir surveillé.

VeloDeus
posted by melodius 10.10.03



{9.10.03}

 
la vitrine hollandaise

C’est bien connu, j’ai tous les défauts. Je regarde donc la télé et même, horresco referens, Arte. L’autre jour, ils ont fait une soirée « théma » sur la prostitution.

Le premier reportage s’appelait « la vitrine hollandaise ». Le moins qu’on puisse dire, c’est que le journaleux s’est illustré par un violent parti-pris et une mauvaise foi tellement hénaurme qu’elle en devenait quasi comique. Je comprends qu’on puisse être révulsé par la prostitution, que ce ne soit pas le genre de carrière que l’on souhaite à des personnes auxquelles on veut du bien, mais ça n’excuse pas tout.

Toute l’émission était une longue litanie sur l’air de « elles sont oppriméééééeeees » et, on l’aurait parié, « la mondialisation qui marchandise le corps humain.» A ce propos, j’attends avec impatience un reportage du même sur la prostitution à Cuba.

Le contraste entre le misérabilisme du commentaire et la vision des aimables péripatéticiennes expliquant benoîtement, sur fond de bordel genre hôtel-que-je-ne-peux-pas-me-payer, qu’elles se font environ 9.000 € par mois, était par moments totalement surréaliste.

C’est très simple, il n’y avait que deux personnes qui tranchaient sur le bonheur ambiant, Yolande, une ex-prostituée belge très longuement interviewée sur la grand place d’Anvers et une de ses consœurs hollandaises, reconvertie en guide du « rosse buurt » amstellodamois.

Bon, on peut légitimement regretter d’avoir fait certains choix, surtout celui-là, mais, s’agissant de la « vitrine hollandaise », je n’aperçois pas la pertinence du propos de Yolande qui ne semble jamais avoir exercé ses talents au nord du Moerdijk. Evidemment, elle parle français, contrairement aux autres personnes interviewées... Quant à la Hollandaise, le commentateur a tout de même précisé qu’elle était la seule « victime » critiquant le système sur laquelle ils ont pu mettre la main, sans doute à cause des ondes laveuses de cerveau qu’émettent en permanence des antennes stratégiquement disposées le long des canaux bataves.

Sérieusement, en faisant abstraction un instant, tout libertarien que je suis, de l’envahissante et toute hollandaise réglementation de l’activité de ces dames, tous les bordels filmés étaient bien tenus, propres et sûrs, qualificatifs qu’on ne saurait accoler à la rue d’Aerschot, au bois de Boulogne ou encore à la fiera bolognaise.

Notre chevalier de la morale judéo-chrétienne sur fond d’altercomprenance ferait donc bien de se poser une simple question : préfèrerait-il faire le tapin le long d’une autoroute, ou monnayer sa vertu dans un sexodrome batave ? J’attends la réponse avec impatience !
posted by melodius 9.10.03


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