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{24.12.03}

 
table des matières


Le temps qui passe

les pensées du mollah
tristes tropiques
tristes tropiques, bis
la culture étatisée, par Zek
pauvre France !
ma bafouille à chichi
on a toujours besoin de plus aristophane que soi !
mariage gay


BelgaVox

le ver solitaire
le trou
in bed with elio
président de bureau de vote, par Alceste
Dieu et le cdh
compétence universelle
justice prolétarienne
les afghans de l’été
le plat pays qui est le mien


Le mouvement

les conséquences
les conservateurs américains
libertariens ?
libertariens bis
qu’est-ce que le libertarianisme ?
réflexions sur le néo-conservatisme et sa fausse parenté avec le libéralisme, par Omer Vidolis
la cinquième colonne
guillaumat le conquérant, par Omer Vidolis
nouvelles du front
avant-garde ludique des libertariens bruxellois, par Eskoh
a-t-on les ennemis qu'on mérite ?



Thèmes libertariens

l’état-providence… des malfaiteurs, par Omer Vidolis
les keynésiens du centre-droit, par Omer Vidolis
la corruption égalitariste du droit, par Omer Vidolis
l'angélisme démocratique, par Omer Vidolis


Enseignement

l’inexorable déclin de l’enseignement des mathématiques en France, par VeloDeus
l'inexorable déclin de l'enseignement des mathématiques en France, seconde partie, par VeloDeus
« pour un meilleur enseignement, il faut moins de professeurs », par VeloDeus


Immigration

immigration 1
immigration 2
immigration 2 bis
immigration 3
gengis on hhh, par Gengis Khan
gengis replies, par Gengis Khan
gengis and me, par Gengis Khan
me and gengis
le mal français


Gadsden Flag

drapeau libertarien
puute van de koech !
gadsden flag industriel, par Eskoh


La gauche

alceste et son voisin, par Alceste
un blogogeois contre-attaque


Critiques et comptes rendus

compte-rendu de « An enemy of the State: The Life of Murray N. Rothbard » par Justin Raimondo, Prometheus Books, Amherst (NY), 2000 (première partie)
deux poids, deux mesures
la vitrine hollandaise
kung-fu fa-cho


Liens

liens (16.4.2003)
quelques nouveaux liens (9.7.2003)
liste des liens (29.10.2003)
liste des liens (16.12.2003)
posted by melodius 24.12.03



{22.12.03}

 
"Pour un meilleur enseignement, il faut moins de professeurs."


Mis à part l'indémodable triptyque "augmentation des salaires/hausse du pouvoir d'achat/plus de biffetons à la fin du mois", le disque rayé favori des enseignants-grévistes est le tube bien connu "il faut augmenter le nombre de postes" (de professeurs, au concours, etc...). J'aimerais aujourd'hui vous faire sentir rapidement pourquoi la mesure rigoureusement inverse serait nettement préférable.

Tout d'abord, il faut bien faire prendre conscience au contribuable que pour faire baisser les effectifs de 30 élèves à 20 élèves dans une classe (ce qui semble être le genre d'objectifs que se donnent les fans de la réduction du nombre d'élèves), il faut, avec le modèle le plus simple, multiplier par 1,5 le coût du personnel enseignant. S'ajoute évidemment à cela l'inadéquation entre la taille des salles de classe et les nouveaux effectifs, qui conduit à un gâchis d'espace utilisable. Y a-t-il beaucoup de parents qui seraient prêts à payer 50% plus cher l'école de leurs enfants pour qu'ils soient dans des classes moins "surchargées" ? Apparemment, ce n'est pas le cas, puisque les parents qui en ont la possibilité préfèrent actuellement dépenser quelques sous pour mettre leurs enfants dans des écoles privées où ceux-ci seront mieux encadrés (mais pas en général moins nombreux par classe).

C'est volontairement que j'ai posé ce problème coût/avantage de manière idyllique, en supposant que les nouveaux professeurs intégrés à l'EN seraient tous parfaitement compétents. Revenons donc à la réalité, qui est plus brutale : toute augmentation du nombre de postes aux concours de recrutement d'enseignants se fait essentiellement par le bas. Au vu du niveau de certains titulaires du CAPES, on peut être donc certain que l'augmentation du nombre de postes se traduirait par une augmentation de la proportion de professeurs incompétents dans l'institution.

Aïe, aïe, aïe, le mot est lâché ! Je viens de révéler ce dont tout le monde parle en salle des profs, mais que les parents ne doivent surtout pas savoir : une quantité non négligeable des professeurs dans les mains desquels passent leurs gamins leur raconte des âneries. Du côté des libéraux, on était déjà au courant pour ce qui est des professeurs d'économie keynésienne du lycée, mais le constat peut paraître surprenant lorsqu'il s'agit de mathématiques. Cette surprise est tout à fait naturelle : la plupart des parents ne sont pas capables d'évaluer la compétence des professeurs de leurs gamins ; quant aux collègues de ces derniers, les syndicats auraient tôt fait de pourrir leur carrière s'ils avaient la mauvaise idée de dénoncer à l'inspection les fautes professionnelles qu'ils constatent.

Le résultat des courses est que je récupère cette année des élèves qui ont eu à peu près tous eu un professeur de mathématiques incompétent lors de leurs années de lycée (une élève semble avoir échappé à cela : il est vrai qu'elle vient d'une institution privée réputée...). Parmi les bêtises que ceux-ci ont pu leur apprendre, voici un petit échantillon :
- utilisation d'un symbole d'équivalence logique (ou d'implication) pour signifier "donc"
- déroulement de calcul de limites
- notation (f(x))' pour désigner la dérivée de la fonction f en x
- confusion entre la fonction f et sa valeur en x (à savoir f(x)) : c'est ainsi qu'on lit des "f(x) est croissante" à longueur de copies.

Ces élèves se retrouvent donc cette année obligés de désapprendre toutes les bêtises qu'on a pu leur enseigner dans les classes antérieures, ce qui demande un temps qui ne pourra pas être utilisé à appréhender de nouveaux concepts. Je suggère donc qu'on demande aux parents de répondre à l'interrogation suivante : souhaitez-vous que vos enfants soient plus nombreux à profiter de l'enseignement des meilleurs professeurs, ou que les effectifs de leur classes soient plus réduits, mais qu'ils aient alors une chance plus faible de bénéficier d'un enseignement de qualité ? Voilà au moins une question qu'on n'entendra pas au "débat sur l'école"...

VeloDeus
posted by melodius 22.12.03



{12.12.03}

 
liste des liens

Voilà, voilà, une nouvelle liste des liens !

J’ai ôté les inactifs (qui pourraient réapparaître s'ils avaient le bon goût de se secouer un peu...) et ajouté quelques nouveautés intéressantes.

L’avant-garde ludique des libertariens bruxellois

L'Empire de Constantin [b]
Élégant comme Céladon, agile comme Scaramouche, je vous préviens, cher Mirmidon, qu'à la fin de l'envoi, je touche! ...

Aristophane Triboulet [b]
Faut-il encore présenter notre libertin préféré ?

Urgesat ! [fr]
Urgesat ! SF [fr]
Urgesat ! SF page 2 : de l'anti-utopie [fr]
Urgesat ! Larry Niven [fr]
Urgesat ! Education [fr]
Urgesat ! Bibliographie électronique [fr]
Urgesat ! Top 10 [fr]
Sylvain Gay, le prolifique animateur de la galaxie Urgesat !, est Français, ce qui ne l’empêche pas d’être un membre estimé de l’avant-garde ludique des libertariens bruxellois.

Il manque à cette liste ceux qui n’ont pas encore de présence indépendante dans la blogosphère (Walter Rebuttand, Omer Vidolis et Cécile Philippe) et ceux dont j’espère qu’ils se joindront bientôt à nous (VeloDeus, Sabato, et d’autres encore !)

sites amis

Liberaux.org [fr]
Catallaxia [fr]
Les sites de Fabrice Ribet, infatigable et indispensable rassembleur libéral. Je profite de l’occasion pour le remercier bien sincèrement pour tout son travail. (note du 6 janvier 2004 : Liberaux.org est désormais dédié aux seuls forums.)

Institut Molinari [b]
Tapi dans l’antre de la bête, l’Institut Molinari, sous la houlette de la charmante Cécile Philippe, tente de libéraliser l’Europe.

La Page Libérale [fr]
Sous la direction de l’énergique Hervé Duray, qui m’a viré de sa liste des liens. On ne peut pas plaire à tout le monde !

blogs amis

whOOps [fr]
Le site de Claire, qui sévit également sur la PL et à l’Institut Molinari

Zek's blog [fr]
Exocet libéral. Polémiste hors pair et commentateur culturel inspiré que j’ai déjà eu l’honneur de recevoir ici. Accessoirement, mon adversaire préféré. Attention, il est d’une mauvaise foi crasse dès qu’il s’agit de moi !

Ase's corner[b]
Liberté [fr]
Lep's corner [fr]
Blogorrhée [fr]
Le Champ Libre [fr]
Sites libéraux de très haute tenue, même si je me hâte de préciser que je suis souvent en désaccord avec eux. On regrettera le ralentissement du débit du Blogographe et de Lep…

Eskoh [fr]
Le techno-pape libéral. Compagnon de route attitré de l’AGLLB !

Rue Taranne [fr]
Excellente plume catholique et libérale.

Le Petit Libéral [fr]
Blog d’Aurélien, un libéral « pragmatique » à l’humour ravageur.

The Free Goat [ch]
Mobius In Flight [fr]
Jeunes et libéraux.

Sites libertariens

LewRockwell.com [us]
Ludwig von Mises Institute [us]
Antiwar.com [us]
Strike The Root [us]
le Québécois Libre [qc]
Sites libertariens généralistes animés par des équipes importantes. Le Québécois Libre possède les intéressantes particularités d’être rédigé principalement en français et de ne pas se livrer à l’apologie du bellicisme messianique. On ne peut malheureusement en dire autant de beaucoup de sites, home pages et blogs libéraux francophones.

Home pages libertariennes

Home page de David Friedman [us]
Plutôt bordélique, mais David Friedman est un des tous grands messieurs du libertarianisme.

Home Page de Bryan Caplan [us]
Une mine d’informations, de l’anarchisme à (l’anti-)communisme.

Liberalia [ch]
Pierre Lemieux [qc]
Bertrand Lemennicier [fr]
Remarquables sites libertariens francophones. Liberalia est la cyber-émanation de l’excellent Christian Michel.

Hervé de Quengo [fr]
Indispensable ressource de textes libertariens en français.

Faré, le site [fr]
Home page de Marc Grunert [fr]
Parfois contestables, toujours stimulants.

autres blogs libéraux et libertariens

LewRockwell.com Blog [us]
Mises Economics Blog [us]
Antiwar Blog [us]
Faut-il réellement préciser ?

Le blog de Johan Norberg [no]
Une star libérale !

quo vadis [it]
Sympathique blog libertarien transalpin, à forte fibre régionaliste. Malheureusement en sommeil.

Faré, le blog [fr]
Contrepoison [fr]
Intellectuels libéraux de haut vol.

Un Swissroll [ch]
Quatre-mains de deux libéraux de gauche.

Et pour finir quelques blogs de gauche, histoire de faire semblant d’avoir l’esprit ouvert…

Embruns [fr]
Une rondelle de saucisson et l’addition [fr]
404 Brain not Found [fr]

PS du 16 décembre 2003

Nouveaux venus prometteurs:

Ex abrupto [fr]
Polyscopique [ca]
Tanstaafl ! [fr]
Congoneries [congo brazza]

PS du 6 janvier 2004

Et deux nouveaux liens, deux !

La page perso d'un des intervenants les plus intéressants de liberaux.org qui s'annonce déjà comme un incontournable :

la page perso de Sabato [fr]

Et bien sûr celui-ci, découvert grâce à l'ami Sylvain:

Evoweb [fr] (ne pas rater le blog !)
posted by melodius 12.12.03

 
l'inexorable déclin de l'enseignement des mathématiques en France, seconde partie

Il y a quelque temps déjà, je vous faisais part sur ce blog de mes réflexions sur la dégradation constante du niveau des programmes de Mathématiques (et par voie de conséquence, des élèves), et donnais quelques raisons de s'inquiéter de ce phénomène.

A l'heure actuelle, on peut juger que l'évolution des programmes est rentrée dans un cercle vicieux : toute réduction de programme et/ou d'exigences est justifiée par l'argument-massue classique (à savoir que "de toute façon les élèves ne comprennent rien"), et a pour conséquence une baisse du niveau moyen (mon collègue de Physique, qui a plus de bouteille que moi, reconnaît n'avoir "jamais vu de sa vie des élèves pareils en Classes Préparatoires"), baisse qui servira de justification providentielle à un amaigrissement ultérieur du contenu des programmes.

Premier problème : comment une telle spirale négative a-t-elle pu se mettre en place ?

Je me bornerai à constater que l'objectif égalitariste du "bac pour tous" (ou presque) ne pouvait être réalisé que de deux manières :
1) en modifiant le code génétique des moins doués
ou
2) en abaissant les exigences pour l'obtention du diplôme.

Les hommes de l'Etat et autres bureaucrates n'ayant pas les outils techniques pour mettre en oeuvre la première solution, c'est tout naturellement qu'ils ont mis en route le plan B. La réduction comme peau de chagrin des programmes de Mathématiques ne doit alors être vue que comme un dommage collatéral de cette stratégie.

Bon, je le reconnais, cette analyse n'a rien de bien original : Jean-Pierre Demailly, enseignant chercheur à l'Institut Fourier de Grenoble, et peu suspect de sympathies libérales, fait pratiquement la même, sarcasme anti-state en moins, et parano anti-Microsoft en plus.

Second problème : pourquoi aucune rétroaction ne vient-elle contrecarrer ce phénomène ?

En bout de chaîne, les écoles d'ingénieurs puis les entreprises pâtissent évidemment de la dégradation du niveau respectivement de leurs élèves et de leurs employés. Il s'ensuit un accroissement de la rareté des ingénieurs compétents et bien formés, et cette rareté augmente la valorisation de ces compétences sur le marché du travail. En retour, une plus grande valorisation des formations de haut niveau doit accroître la demande pour ces dernières. Dans une réelle situation de concurrence sur le marché de l'éducation (à savoir une situation dans laquelle réglementation et fiscalité ne feraient pas de l'éducation nationale le monopole légal qu'il est actuellement), cette demande se traduirait par une sanction des consommateurs contre les collèges et lycées délivrant des formations au rabais, sous la forme d'une demande accrue de scolarisation dans ceux qui maintiennent de hauts standards académiques. On remarquera que l'afflux constaté récemment dans les collèges et lycées privés sous contrat est l'équivalent d'un tel "shift", les consommateurs sanctionnant visiblement le manque d'encadrement et de sécurité dans les établissements publics. On remarquera également qu'il s'agit des seules spécificités , mis à part le caractère confessionnel- plus anectodique, de nos jours -, que les hommes de l'Etat veulent bien laisser aux établissements privés sous contrat (à savoir ceux dans lesquels les parents ne sont pas contraints de payer deux fois pour les services d'éducation qu'on y délivre à leurs enfants).

En l'absence de toute concurrence entre établissements au niveau du contenu des enseignements, le feedback nécessaire à la fin de la spirale actuelle ne peut avoir lieu. Et c'est donc là qu'il faut chercher une solution viable (par viable, j'entends une solution ne s'appuyant pas sur une enième réforme de l'enseignement, qui compterait pour sauver l'école - touchante naïveté - sur les mêmes bureaucrates qui l'ont foutu en l'air).

J'ai imaginé le scénario suivant, dans lequel la concurrence pourrait résoudre le problème : l'idée de base est qu'il existe aujourd'hui un gisement inexploité sur le marché de l'éducation, et c'est celui de l'enseignement bilingue français/anglais dès les petites classes. Il parait donc possible de mettre en place une entreprise de services scolaires (j'emploie volontairement ce vocabulaire pour achever d'agacer les quelques gauchistes qui auraient eu le malheur de tomber sur ce texte) qui gérerait des établissements de primaire au lycée proposant un enseignement de ce type. Cette entreprise devrait avoir une politique commerciale aggressive pour attirer une clientèle exaspérée par la nullité de l'EN, avec comme objectif assumé de récupérer le plus d'élèves possibles. Le recrutement du personnel peut être fait :
- en débauchant les meilleurs professeurs de l'enseignement public (en tout cas ceux qui sont capables de mettre de côté leur rage égalitariste), dont certains - j'en suis - n'auront aucun mal à accepter une légère minoration de leur salaire en échange d'un job plus passionnant ;
- en employant à temps partiel des élèves ingénieurs ou de GE pour assurer les heures de soutien ou les séances d'exercices.

Une fois mis en place un tel réseau d'écoles tournées vers l'excellence, on doit pouvoir, moyennement une bonne gestion financière, envisager de tailler des croupières au monopole d'Etat en phase terminale. Il n'y aurait plus alors qu'à débrancher le patient, ou à espérer un hypothétique sursaut de ce dernier, qui en reviendrait éventuellement à de réelles missions d'enseignement (et non de garderie, cf l'analyse de Philippe Nemo).

Il me semble que la condition sine qua non de la réussite d'un tel plan est néanmoins une modification substantielle de l'environnement fiscal et réglementaire. Il est probable que la mise en place des school-vouchers - solution pas entièrement libérale au demeurant, et qui présente quelques dangers - serait un pas dans la bonne direction, et devrait permettre l'éclosion d'un marché de l'éducation nettement plus concurrentiel aux niveaux primaire et secondaire.

VeloDeus
posted by melodius 12.12.03



{8.12.03}

 
mariage gay

Autant l’avouer tout de suite, le mariage homosexuel n’est pas un sujet qui me passionne. D’abord, je ne suis ni homosexuel, ni marié. Ensuite, je n’éprouve aucune affinité particulière pour la « culture gay » qui, oserais-je l’avouer, m’emmerde au contraire profondément. Cela étant, la lecture de deux des derniers billets de Zek (disponibles ici et ici) m’a quand même laissé comme deux ronds de flan. Je ne résiste donc pas au plaisir de rajouter mon grain de sel et de contredire « the adversary ».

La « substantificque moëlle » de l’argumentation zékienne est la suivante : le mariage serait une institution millénaire dont la raison d'être est de sanctionner l'union entre un homme et une femme en vue de fonder une famille. Le mariage homosexuel est donc tout simplement impossible. Ce que l'on entend par mariage homosexuel est un rituel sordide et dérisoire qui parodie le vrai mariage et ne saurait avoir la moindre valeur.

Contrairement à ce que semble affirmer Zek, le mariage n’est pas une réalité biologique immuable mais une institution qui n’est pas identique d’une civilisation et d’une époque à l’autre. Lorsque Zek écrit, dans le courant de sa démonstration, qu’on voit mal ce qui s'opposerait à (…) ce qu'on soit marié simultanément avec plusieurs personnes, ou à ce qu'un mariage implique plus de deux personnes, on se demande s’il a déjà entendu parler d’une institution appelée « polygamie » qui a pourtant connu son petit succès un peu partout dans le monde.

Rien ne s’oppose donc, en principe, à ce que l’institution s’adapte aux besoins de l’époque.

De plus, si la vision zékienne est parfaitement orthodoxe au regard du droit canon de l’Eglise catholique, qui considère en effet que la finalité du mariage est la procréation, elle n’est pas conforme au droit civil. Si c’était le cas, il faudrait admettre l’annulation du mariage lorsqu’un des partenaires est infertile – ce qui se fait par exemple au Maroc – ou encore si les époux font usage de moyens contraceptifs – ce qui motive, semble-t-il, la plupart des procès en annulation de mariage devant les tribunaux ecclésiastiques. Or, je doute que Zek soit disposé à être à ce point cohérent.

Le seul argument de quelque poids de mon réac préféré est l’intérêt des enfants : le mariage homosexuel serait la porte ouverte à l’adoption et à la conception artificielle par des couples homosexuels.

C’est fort possible. Toute la question, du moins dans le cadre légal et institutionnel existant, est de savoir si, effectivement, les enfants de couples homosexuels sont, de ce seul fait, préjudiciés. Franchement, je n’ai pas d’opinion sur le sujet, n’étant pas suffisamment informé pour pouvoir me prononcer. Pour autant que je sache, les quelques études qui existent ne semblent pas justifier les craintes de Zek. A bon droit, il pourrait me répliquer qu’on a par exemple fait mine d’ignorer, des années durant et pour des motifs purement politiques, que le divorce des parents est un des marqueurs les plus fiables en matière d’échec scolaire et de troubles du comportement de l’enfant.

Il n’empêche que rien ne nous oblige à jeter l’enfant avec l’eau du bain et qu’il est a priori parfaitement possible d’examiner le problème de manière dépassionnée et objective. Cela implique notamment que ceux qui veulent criminaliser un acte purement privé devraient justifier leur point de vue scientifiquement. On attend toujours...

Il n’empêche surtout que rien ne s'oppose, dans le cadre légal actuel, à la reconnaissance du mariage homosexuel découplé de la filiation, dans l’attente d’en savoir plus.

Zek a par ailleurs tout à fait raison lorsqu’il perçoit, sous l'exigence du mariage gay, la volonté de certains cénacles « progressistes » de nuire à la famille « bourgeoise » et aux valeurs traditionnelles. Mais quoi ? La fin justifie-t-elle les moyens ? Ces valeurs ne peuvent-elles survivre qu’à condition que l’état réglemente la vie privée ? C’est faire preuve d’un grand pessimisme au sujet de ce qu’on affirme aimer et défendre !

Finalement, le dégoût, ou du moins le déplaisir esthétique qu’éprouveraient Zek ou d’autres en voyant des homosexuels se marier ne saurait constituer un argument. Il n’y a pas de droit à ne pas être choqué. En ces temps de « correction politique » galopante, on ne saurait trop le répéter.
posted by melodius 8.12.03


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